Cannibal Corpse › Violence unimagined

Mais ?! Mais arrêtez-les. Je suis complètement cuit à m’être farci l’intégrale de Cannibal, et encore une fois, je suis obligé d’argumenter pour dire en quoi celui-ci est ENCORE un bon album. C’est super relou, cette impression de perdre sa crédibilité de chroniqueur, tout le monde va me croire acquis à a cause du groupe alors qu’en vérité je n’ai jamais été si fan de ça. Moi c’est plutôt l’école anglaise m’voyez.

Mais là, faut se rendre à l’évidence, il est vraiment bien cet album. Si la prod » de Rutan était un peu trop obèse sur le précédent, ici le son est parfait, old school et équilibré, et puis fuck, ces compos. Argh. Le death metal c’est un métier, ça se voit. Comment font ils pour avoir encore des idées ?

Sur « Necrogenic Resurrection » il y a même des riffs D-beats , si si je vous jure. Ce qui choque, c’est la violence générale, l’album porte bien son nom. Complètement ancré dans le old school, le groupe s’appuie sur son épaisseur de guitares, un vrai matelas façon Dunlopillo sauf qu’au lieu d’Adriana Karembeu à poil, t’as une vieille goule sanglante. Doux, baveux mais tu te sens bien. Ah on ne risque pas de dormir c’est certain encore que…

… C’est trop parfois. Faut imaginer, ça fait 15 albums que ça bourre. Et là on revient sur du bastonnage death old school en règle, perso, je fatigue. Tout ce qui est proposé ici, on l’a déjà entendu, avec un son moins gros, probablement. On repense beaucoup à « Vile » surtout, avec une efficacité décuplée, le groupe sait exactement où il est, ils n’ont plus rien à prouver mais, Dieu merci, ils n’ont pas cédé à l’usage du un album = une tournée. On sent de la recherche, on ne se moque pas du fan chez Cannibal.

À ce sujet, Erik Rutan a vraiment apporté quelque chose, une approche plus sombre tordue, ténébreuse, qui se ressent sur ses trois morceaux bourrés d’harmonisations des tréfonds océaniques (« Condemnation contagion », « Ritual Annihilation » et « Overtorture » qui rappelle… Natron. Le hasard sûrement.) Heureusement qu’il était là d’ailleurs, parce que le reste de l’album se montre finalement classique, efficace certes malgré l’habituelle perte de qualité au fil de l’album, mais le temps se faisant, je crois qu’après 15 albums, la retraite sonne pour moi. Pour Webster et ses potes, je ne m’inquiète pas, d’ailleurs à l’heure où j’écris ces lignes, il y en a déjà un autre qui est sorti. Putain, ce monde tourne trop vite. 4.5/6