Cannibal Corpse › Kill

Dix. Ça commence à faire. Mine de rien, je m’en suis enquillé du riff. Et, pour dire vrai, je commençais un peu (hum) à me lasser.

D’ailleurs, un truc un peu dingue, c’est de passer sur la fiche Encylopaedia metallum de Cannibal Corpse : la moyenne de notes de chaque album est à peu près la même tout le temps. Rien de mauvais, rien d’absolument génial, tout le temps bon, et chacun possède son petit fave. C’est un peu le talent de Cannibal Corpse, cette constance la totale répétitivité de leur musique, et quitte à y aller de son petit favori, et bien le voilà mon petit chouchou.

Il en fallait bien un, et « Kill », mais quelle merveille quand même. Je ne sais pas si le groupe a vraiment cherché à se « réinventer » comme j’ai pu le lire, mais celui-ci a quelque chose d’autre. On le sentait déjà venir avec « The wretched spawn » qui était déjà d’un excellent niveau mais ici, il y a ces petites choses qui changent tout.

Il y a ce son, mes aïeux !!! La prod’ référence pour le groupe qui deviendra une sorte de norme dès « A skeletal domain », des guitares OBÈSES, qui suintent l’huile de palme qu’on étale sur une biscotte bien beurrée, on se noierait dedans, et, ENFIN, un son de batterie massif et old school, qui rappelle… « Vile ».

L’album est un pur concentré de la carrière du groupe, et après un « The time to kill is now » assez convenu, O’Brien nous balance un de ses meilleurs morceaux « Make them suffer ». Tout y est parfait : dynamisme, break changement de rythme, même Corpsegrinder varie enfin sa voix et n’hésite pas à monter ou descendre selon l’intensité ou le riff. Le groupe a enfin sa bonne recette, un death metal sans réelles surprises mais d’une maîtrise absolument incroyable. Il n’y a pas un mauvais riff là dedans, alors si en plus ils se permettent des refrains ? « Make them sufffeeerrr » *cœur*

Au rayon petite pépite perso, tout amateur de Cannibal aura la sienne, je citerai volontiers « Purification by fire », qui me rappelle instantanément les meilleures heures de « The bleeding », voire même de toute une époque révolue, avec ces solos complètement hallucinés, ces start/stop ultra speed, ces breaks qu’on n ‘attend pas, ca va vite c’est tranchant, du Bristol 4 parfait : « comme une saucisse ou un serpent, mais lisse et douce ».

On citera bien évidemment le retour de Rob Barrett (aucune blague tolérée), mais son apport sur cet album sera modeste, un morceau « Barbaric Bludgeonings » bon, mais pas mémorable. Il y a en fait tant à dire, et finalement peu de choses. C’est mieux, voilà. C’est pensé, c’est réfléchi, si si. Les morceaux sont à la fois plus simples et mieux écrits, on les sent composés, et pas copiés/collés, et puis franchement, ce final carrément doom metal sur « Infinite misery » ?! Qui l’avait vu venir, tellement FAT, Cannibal Corpse qui ose le riff répétitif ? La case est cochée. Je sais bien que chacun aura son petit CC préféré, mais dans la période Corpsegrinder, celui-ci, c’est vraiment un must à mon sens.

Un petit mot tout de même sur cette cover, étonnante. L’histoire dit que le groupe avait à nouveau contacté Vincent Locke, mais que le dessin produit fut tellement pourri que tant le groupe que les producteurs décidèrent de ne pas l’utiliser. On la retrouve à l’intérieur du disque, je vous laisserai checker, on comprend pourquoi hehe. Résultat, une pochette coup de bol, massive et directe qui colle vraiment bien au côté monolithique de la prod » de Rutan. Bien joué.