Middian fait partie de ces quelques groupes éphémères qui n'auront accouché que d'un seul disque au cours de leur carrière. Mais peut-on vraiment parler de "carrière" dans le cas qui nous occupe aujourd'hui ?

Rembobinons...

Fin 2005, suite au split de Yob, Mike Scheidt ne reste pas longtemps inactif et met sur pied une nouvelle formation en compagnie de Will Lindsay (ex Nachtmystium) à la basse et de Scott Headrick derrière les fûts. Middian est né et après quelques mois de travail le nouveau groupe enregistre "Age Eternal" fin 2006 et l'album paraît sur le label Metal Blade Records début 2007. Tout semble aller pour le mieux pour Mike et ses acolytes sauf que... quelques mois plus tard à peine le groupe se voit attaqué en justice par une obscure formation homophone originaire du Wisconsin. C'est le dossier Midian (un "d") contre Middian (deux "d"). L'entité engendrée par Mike Scheidt se voit donc quasi forcée de stopper ses activités sous cette appellation et fait le choix de se rebaptiser Age Eternal, reprenant ainsi le nom de l'album qui nous occupe présentement... Mais le groupe laissé exsangue par cet inbroglio juridique ne survivra au final pas bien longtemps à ce coup du sort et finira par se séparer dès l'année suivante. Et contre toute attente, Yob va en profiter pour renaître de ses cendres et accoucher du chef d'oeuvre "The Great Cessation", mais ceci est une autre histoire... Alors quelle trace aura laissé ce court intermède Middian ? Certains petits plaisantins s'amusent à claironner joyeusement que le meilleur album de Yob est justement ce "Age Eternal" ! S'ils n'ont peut-être pas complétement raison il faut néanmoins reconnaître qu'on a affaire à un disque assez captivant et abouti. J'en veux pour exemple "Sink To The Center", sans doute le morceau le plus Yobien de l'album, frisant presque l'industriel par sa rythmique martiale et ses riffs pesants, ou encore l'intro de "The Blood Of Icons" qui pourrait pourrait vraiment avoir été écrite pour "The Great Cessation". Vous l'aurez compris, "Age Eternal" n'est au final pas si éloigné que cela en apparence de notre Yob chéri. Cette incarnation par Middian se veut peut-être un poil plus accessible, son doom étant quand même légèrement moins radical que celui de Yob (enfin si on compare au Yob de la période concernée et pas à l'éjaculat larmoyant qu'est "Our Raw Heart"), moins étouffant et poisseux, avec des morceaux globalement plus immédiatement accessibles. Pour autant l'ombre de Yob ne plane jamais très loin que ce soit du côté du chant, des instrumentations ou de l'atmosphère générale. Excellent.