Forever Grey, j’aime bien mais à dose modérée parce qu’avec les structures minimales, on a vite le risque de tourner en rond surtout avec cet aspect cold assez uniforme dans la production. Là, il s’agit d’une compilation d’anciens travaux parus sur des cassettes, ce qui en soit n’est pas forcément inintéressant mais l’ennui est que, quitte à mériter son nom, le duo nous propose une collection de morceaux n’offrant que peu de variations. Une boîte qui claque dont les sonorités peuvent varier (il faut bien que des trucs changent), de la basse, quelques bruits par-ci, par-là, éventuellement un zeste de synthé, un ou deux lambeaux de gratte, un chant peu expressif, qu’il soit féminin et noyé de réverbération ou masculin et grave. Certes, quelques tempi accélèrent le pouls de temps à autre (‘Another lover’, ‘Telling the daffoldils’…), parfois Forever Grey accentuent l’aspect dark wave (‘Sinner’) ou cold wave, ce qui est rafraichissant mais inutile de cacher que s’enfiler la compilation dans son ensemble n’est pas toujours évident vu cette production uniforme calquée sur les variations d’un paysage dans le brouillard. On cherche la mélodie qui tue, la modification qui ferait lever le sourcil mais on ne trouve grosso modo que des chansons construites sur des rythmiques auxquelles on ajoute deux ou trois variations, quant à cette voix féminine noyée dans l'arrière-fond, elle a l'expressivité d'un merlan mort, c'est dire si on ne guette pas ces titres avec impatience. Monsieur s'en sort mieux mais de manière générale, Forever Grey proposent des ambiances plus que des mélodies, avis aux amateurs/trices, sinon bon dodo ! 2,5/6