The Cult › Choice of weapon

Quelle pochette ! Encore des Indiens ? C’est évident, Ian Astbury s’y intéresse depuis toujours et n’a jamais fait secret du soutien qu’il témoignait à ces cultures, il se trouve simplement que certains disques en sont plus imprégnés que d’autres, celui-ci l’est assurément dans les paroles, le visuel. A titre personnel, ‘Choice of weapon’ est important, c’est le premier Cult que j’écoutais depuis ‘The Cult’ en 1994, vous voyez le hiatus ? Le groupe lui-même avait connu quelques flottements: split en 95, projets plus ou moins éphémères, reformation sept ans plus tard mais sans moi, je l’avoue, parmi ces divers live et compilations. Autrement dit, ce skeud, je me le suis pris bien carré dans la face et le bide, parce que de mon point de vue, il exprime tout ce que tentaient ‘Electric’ et ‘Sonic Temple’ en mieux. Parler de ce combo est forcément subjectif puisqu’il draine dans son sillage des fans de plusieurs catégories: les fidèles gothiques estimant qu’il y a toujours une forme d’étincelle unique dans cette musique mais aussi des amateurs de rock électrique, de hard rock, de metal même, qui n’en ont rien à cirer des origines du projet, proposeront du coup un point de vue différent même si au final, tout le monde se rejoint sur deux choses: Ian est un putain de chanteur et Bill un guitariste incroyable. A mon sens, à moins d’être de mauvaise foi, difficile de ne pas noter à quel point l’alchimie fonctionne entre les deux lascars sur ce disque. Tu veux du bon riff lourd ? Tu en as sur ‘The wolf’. Tu te sens un peu nostalgique du passé ? ‘Honey from a knife’ fera l’affaire. Tu souhaites de la sensualité mettant le chant de Ian en valeur ? Il y a ‘Life > death’ en stock… Vous l’aurez compris, avec un doigté fin et maitrisé, le groupe nous offre un rock burné, groovy, sombre aussi. Personnellement, je suis toujours épaté par la finesse du jeu, l’intelligence des constructions car ces chansons, entre de mauvaises mains, pourraient aisément dégénérer en lourdeurs taillées à l’enclume. Rien de tout cela ici, quel talent ! Ces mecs sont uniques. Ecoutez le refrain épique de ‘Lucifer’, l’énergie sombre de ‘A pale horse’, un ‘Life > death’ qui ravira les fans de Bowie (qui aurait largement pu chanter ce morceau), pas uniquement à cause de la voix impeccable mais du judicieux piano triste, les atmosphères crépusculaires de ‘This night in the city forever’… Je ne saurais trop conseiller l’édition deux cds qui propose quatre bonus dont un ‘Siberia’ évoquant volontiers les fantômes des débuts, rythmique Bauhaus en prime. Il y aurait quelque chose de bon à écrire sur pratiquement chaque morceau mais le plus magnifique dans l’histoire est que l’ensemble sonne merveilleusement cohérent. Qui vient à The Cult peut y venir pour des raisons bien diverses mais j’imagine que tout le monde sera d’accord pour reconnaître que nous tenons en ‘Choice of weapon’ un des albums de tête des Anglais !