The Offspring › Conspiracy of one

Oui, j’ai craqué, nous étions supposés nous séparer en bons amis mais l’idée d’une dernière bière… Donc, voilà, on s’assied une ultime fois au pub, on commande une tournée et on essaie de renouveler l’amitié d’antan. Après le carton de ‘Americana’, The Offspring semblent avoir eu envie de rappeler qu’ils sont de vrais punk à la base, ils ont donc rempli les jerricans de super et lâché le feu. Ils peuvent le faire, ils sont devenus des pros. Trop peut-être ? Production propre, format calibré, un hit radio-friendly, tous les ingrédient sont réunis, efficaces mais lisses. Sur ‘Conspiracy of one’, on aura l’impression que le combo donne toute la gomme mais ce faisant, il démontre aussi qu’il a atteint ses propres limites. Comment ne pas entendre en ‘Original prankster’ des réminiscences d’anciens titres, à commencer par ‘Come out and play’ ? Certes, le punk n’est pas un style appelant forcément à l’expérimentation et aux nouveautés mais clairement nos Américains ont dit ce qu’ils avaient à dire. Oui, on a des riffs bien affutés (‘Come out swinging’, ‘Million miles away’…), du bon vieux punk rock (‘Dammit, I changed again’), un zeste même de hardcore (‘One fine Day’) et il est évident que ce skeud donne la pêche, difficile de rester statique à son écoute. Le groupe essaie même encore de se montrer original (l’excellent ‘Living in chaos’, pas si éloigné de Rage Against the Machine, en plus riche et mélodique, le morceau qui aurait dû être le single !), ose plus de retenue électrique (‘Denial, revisited’), singe un peu Nirvana (le bon mais peu original ‘Vultures’) et ça fonctionne encore. Pourtant, même s’il sonne moins facile d’accès que son prédécesseur, un cap a été franchi et les jeunes années sont derrière, c'est indéniable. ‘Conspiracy of one’ est tout sauf honteux, il résonne comme un dernier combat dans lequel on donne tout car on sait qu’il n’y en aura plus d’autre. L’ennui est que chacun sait très bien que d’autres disques suivront, plutôt mauvais, et c’est dommage. Je l’avais sous-estimé à sa sortie mais au final, il n’est pas si mal, le dernier qui aurait pu permettre aux Américains de rendre les armes avec honneur…