Références au jardin d’Eden ? À ce fameux fruit finalement imposé sous les traits d’une pomme alors qu’il n’en était nulle question dans les textes de départ ? J’étais pour ma part tombé sur ces Costa-Ricains grâce à leur label dont j’appréciais les productions, une rencontre de hasard donc. Plutôt heureux d’ailleurs car cette musique est des plus plaisantes, cold wave tranquille et chaleureuse dans le son (je sais, ça sonne antinomique) avec chant féminin de qualité (il joue un rôle déterminent), comme si l’atmosphère de ‘Seventeen seconds’ était jouée dans un verger à midi (mais à l’ombre quand même, faut pas déconner). Rythmique tranquille, un brin paresseuse, guitare claire, ambrée plus que froide, quelques touches de clavier tristounet et la voix et pourtant, il y a quelque chose d’orageux couvant en ces lignes… Le format EP se prête bien car malgré la qualité des chansons, ces tempis lents, ces ambiances langoureuses sous laudanum pourraient lasser. Le combo évite l’écueil avec un jeu de guitare plus appuyé sur les deux derniers titres, histoire d’éviter de glisser trop profondément dans la torpeur et de manière générale, les mélodies prenantes maintiennent le charme intact. Cold wave faussement champêtre donc, pas dénuée de menace, qui évoquent volontiers certaines toiles symbolistes…