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The Cult › The Cult

cd • 12 titres

  • 1Gone
  • 2Coming down (drug tongue)
  • 3Real grrrl
  • 4Black sun
  • 5Nautrally high
  • 6Joy
  • 7Star
  • 8Sacred life
  • 9Be free
  • 10Universal you
  • 11Emperor's new horse
  • 12Saints are down

extraits vidéo

informations

Warehouse Studios, Vancouver, Canada.

line up

Ian Astbury (chant, tambourin), Billy Duffy (guitare), Craig Adams (basse), Scott Garett (batterie), Bob Rock (guitare, guitare sèche, production)

Musiciens additionnels : Jim McGuieray (percussions)

chronique

Comment se sent-on quand on est le frontman de The Cult, qu’on a sorti son premier disque à 22 ans (avec certes des antécédents) et que dix ans plus tard, on est toujours là pour la sortie du sixième tout en ayant élargi son public pour devenir un poids lourd du rock ? Malgré sa pochette, le sobrement intitulé ‘The Cult’ est peut-être le disque le plus atypique du groupe qui le payera d’ailleurs assez cher vu que l’opus peinera à trouver son public. Le grunge et le rock alternatif sont alors en plein boum et Ian Astbury s’y intéresse; pour une raison que j’ignore l'homme est également tourmenté par les souvenirs d’une adolescence difficile, ce qui inspire son écriture. Alors qu’en trois albums, le combo avait assuré ses capacités dans un style plutôt hard rock, il cueillera donc tout le monde à rebrousse-poil en glissant vers quelque chose de plus trippé et psychédélique. De fait, les Anglais vont faire preuve de pas mal d’audace. Dès les premières mesures menaçantes de ‘Gone’, l’auditeur réalise que le style a changé, tempi lents, plus chaloupés, couplet dépouillé sur basse et piano quant au jeu de la gratte tout en attaques saturées sur le refrain, il tranche quelque peu avec les gimmicks hard rock. De fait, les soli sont peu de mise sur l’ensemble de l’album, Bill Duffy propose un travail nettement plus subtil, usant sans en abuser des distorsions, tissant des atmosphères entre lâcher/retenue; on songe limite à Primal Scream ou au U2 de ‘Achtung Baby’ en plus sombre et rock. Le groupe intègre aussi des éléments plus modernes tels que les loops (les percussions indiennes notamment), même le son de batterie sonne davantage dans l’air du temps. Etonnamment, bien que ‘The Cult’ s’ancre pleinement dans son époque, il est aussi l’opus où l’amour des Doors est le plus évident mais la force des Anglais est de parvenir à fusionner ces influences anciennes avec de nouvelles choses plutôt bien digérées bien que fraîches. Je fais le malin aujourd’hui mais à sa sortie, j’ai moi aussi boudé ce disque si désarmant. Avec le salutaire recul des années, il apparaît presque comme l’un des plus sombres de The Cult et un des meilleurs; les fuzz ne masquent en effet pas un travail remarquable sur les ambiances, torves; on n’est pas là dans un esprit de communion et de célébration, plutôt dans une fête bondée au ralenti pas foncièrement dans le bad trip mais toujours à la frontière. L’album peut s’écouter aussi bien dans le désert du Nouveau Mexique que dans un sous-sol londonien en exhalant des images adéquates. On comprend mieux pourquoi Astbury (qui chante divinement bien) évoquait en interview la difficulté des paroles abordant des thèmes personnels et pénibles. Au final, ‘The Cult’ est certes audacieux pour ses géniteurs mais il n’en demeure pas moins solide, compact, maîtrisé et marqué du sceau de The Cult qui se réinventent à l’instar de U2 sans perdre leur identité. Tout au plus pourrait-on du bout des lèvres lui reprocher un léger manque de pêche à la longue, une ou deux chansons n’étant pas foncièrement nécessaires même si pas ratées. A mon sens, un tel opus était vital pour la formation afin de retrouver une certaine fraîcheur et éviter la voie de garage; les Irlandais avaient effectué un constat similaire mais eux pourront en exploiter le jus. Pas The Cult, les ventes médiocres et des désaccords croissants entre Astbury et Duffy conduiront au split peu après laissant ce ‘The Cult’ avec le statut de disque culte et mal aimé. Une sorte d’ovni (un mouton noir ?) dans leur carrière mais qui mérite nettement sa chance, coincé entre acide et peyotl, au choix.

Très bon
      
Publiée le mardi 6 août 2024

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Note moyenne        3 votes

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born to gulo Envoyez un message privé àborn to gulo

Assez U2, en effet, donc assez Screaming Trees tardif (ou l'inverse)... sauf évidemment "Black Sun", qui est un hommage hurlant à Danzig. Tout ça me parle forcément plus que n'importe quoi que j'avais entendu d'eux jusqu'alors.

Message édité le 09-08-2024 à 19:52 par born to gulo

ProgPsychIndus Envoyez un message privé àProgPsychIndus

Moi aussi j'ai boudé ce disque a sa sortie, je l'ai retrouvé sur mon chemin il y a quelques années et la magie dont tu parles a fait son effet. Un de mes favoris désormais, gros travail sur les arrangements !!!!

allobroge Envoyez un message privé àallobroge

Mal aimé injustement cet album, merci Shelleyan pour cette réhabilitation !

Note donnée au disque :       
Raven Envoyez un message privé àRaven
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Leur Monster, de mémoire...

torquemada Envoyez un message privé àtorquemada

Ça me donne envie de lui redonner sa chance… c’est un peu leur album « culte », mais je n’avais jamais accroché.