The Last Dusk › As the young die

Pochette iconique puisqu’officiellement la première photo (un daguerréotype en fait) affichant un être humain, en 1838, même s’il est minuscule… Apparemment, d’autres gens circulaient mais les contraintes techniques (Louis Daguerre lui-même aurait exposé une plaque traitée chimiquement pendant près de dix minutes) ont fait que seul le quidam serait resté immobile assez longtemps pour se trouver immortalisé sans le savoir dans l’histoire d’où l’étrange impression de vide et de solitude se dégageant de l’image. C’est probablement elle, plus que l’historique technique, qui interpelle les fans ayant acheté ce cd. Trois ans après leur premier essai, les Costa-Ricains reviennent avec un second LP, bien dodu, proposant dans la continuité du précédent un goth rock affirmé puisant tant dans le traditionnel que dans certains aspects deathrock notamment pour certaines sonorités de guitare (‘Lizard king’, ‘The absence’). Sans qu’on puisse le qualifier de mou, le combo privilégie les tempis pas foncièrement rapides, plutôt en frappe directe qu’en roulements, mais équilibre par une interprétation convaincante, notamment au niveau chant et basse. Sans parler de point faible, la frappe sonne quand même comme l’élément fragile… Question de doigté ou de production ? Sur quelques chansons, elle eût mérité un jeu plus développé (les malgré tout très bons ‘The pouring rain’, ‘The absence’). Rien de fondamentalement rédhibitoire mais j’ai l’impression que, à l’instar de Lol Tholhurst pour les Cure, la batteuse atteint ses limites, se cantonnant à une cogne précise et sèche là où plus de fioritures sur les toms seraient bienvenus (niveau cymbales, c’est cool par contre, simple mais efficace), à moins que cette note cold wave ne soit l'effet recherché ? Je chipote sans doute car globalement, voilà un solide album d’un groupe plutôt affirmé, même si à mon sens le mastering manque d’une lichette de punch (c’est flagrant au casque). Rien qui ne soit de nature à faire hésiter, The Last Dusk confirme tout le potentiel pressenti sur le disque précédent: bon sens de la mélodie, passion palpable des musiciens, atmosphères obscures avec une touche de passion… De quoi nous laisser impatients et confiants quant à une prochaine galette.