Metallica › Live at Wembley Stadium, London - April 20th 1992

Le 20 avril 1992 a eu lieu l'un des événements majeurs dans l'histoire du rock, au mettre titre que Woodstock ou le Live Aid de 1985. Ce jour-là, dans le stade de Wembley, de nombreux artistes se sont réunis pour rendre hommage à Freddie Mercury, chanteur de Queen, décédé 5 mois plus tôt du SIDA. Cette soirée fut découpée en deux parties, la première enchaînant des groupes différents, chacun ayant un temps de jeu de 15-20 minutes, puis la deuxième proposait les 3 membres restant de Queen pour un concert complet de la formation et où à chaque morceau des invités différents (parfois issus des formations présentes sur la première partie de soirée) se relayaient pour prendre le rôle de chanteur (et aussi parfois pour ajouter un autre instrument à l'ensemble). Je tâcherai prochainement de parler plus en détail de cette soirée via un témoignage officiel de l'événement. Maintenant, je vais vous parler du groupe ayant ouvert la soirée, c'est-à-dire Metallica. Le quatuor vient de sortir l'été précédent son album phare, "Metallica" que tout le monde appelle le Black Album, et il commence petit à petit à sortir du carcan de la scène thrash metal pure et dure. Ce cinquième album se diversifie avec un son moins agressif, des compos moins extrêmes et surtout une ballade larmoyante qui leur fera agrandir le cercle de leurs fans. Et ce concert du 20 avril, retransmis en direct aux quatre coins du monde, est une incroyable vitrine pour la formation. Sur la vingtaine de minutes dont ils disposent, ils vont interpréter 3 morceaux, tous issus de leur dernier album, accentuant l'effet d'ouverture du groupe, toujours tourné vers l'avenir. Et quelques jours seulement après ce concert, le groupe sort officiellement ces performances via un CD single. Il s'agit donc de cet objet dont je vous parle ici. Contrairement à l'album dont la pochette est toute noire, ce single a une pochette blanche avec le logo du groupe stylisé via une écriture à la main qui se rapproche du style de typographie qu'on retrouvera dans la box live gargantuesque qu'ils se préparent à sortir l'année suivante, la fameuse "Live shit: binge & purge". Pour moi, ce début de décennie constitue l'apogée de Metallica. Le groupe commence à avoir de la bouteille après 10 années d'existence et ils ont toujours la rage et la fougue de la jeunesse tout en ayant enfin les moyens de leurs ambitions. Sur ces trois titres, on sent le groupe en totale maîtrise, jouant de manière plus agressive que sur album avec une puissance de feu et toujours cette base purement metal, autant au niveau du chant, que de l'agression des guitares ou de la puissance et du style de Lars derrière les fûts. Le Danois garde son efficacité, sans trop en faire et en mode "frappe de bûcheron". Réécouter ces titres quelques jours après les avoir vus en concert est encore plus frappant ! Même sur des morceaux moins thrash que ceux des albums des années 80, Metallica était quand même super incisif, tellement plus qu'actuellement, à tout point de vue (quelle puissance sur "Sad but true" !). Même sur "Nothing else matters", il y a un tel gouffre au niveau de l'interprétation où on sent vraiment qu'on a affaire à une ballade d'un groupe de metal avec un son vraiment ample et profond alors que maintenant, on est dans un registre plus pop/rock sur ce titre. Il faut voir ce CD single comme une petite curiosité et le témoignage d'un événement singulier pour Metallica. Ça ne vaut bien évidemment pas un concert complet, mais ce CD single reste une curiosité sympa. On peut presque considérer cette prestation comme le point de départ de l'ouverture du groupe vers une audience plus large que les simples fans de metal. Plus rien ne sera comme avant à partir de cette date.