Rollins Band › Get some go again

Si avec "Get Some Go Again", il est indéniable que le Rollins Band retrouve la pêche, il perd aussi tout le sel de sa personnalité, tout ce qui faisait son originalité. Il devient un groupe de punk rock, certes, dopé aux stéroïdes, mais un groupe de punk rock, et rien d'autre. Henry Rollins pensait trouver la solution en limogeant toute son équipe et en la renouvellant de fond en comble. C'est pour cela qu'il embauche le bassiste, le guitariste et le batteur de Mother Superior. Allez, soyons honnêtes, c'est vrai que ça lui donne subitement un coup de jeune au père Rollins. Mais retrouver cette fougue vitale n'était qu'une partie du problème. Les titres sont prévisibles à crever, et sur la longueur, deviennent vite lassants. Bon, c'est clair, ce Rollins là a plus de chance de plaire aux fans de Lemmy que de Tool, mais parfois la linéarité d'une musique, si elle gagne en lisibilité, peut perdre aussi rapidement en intérêt. C'est précisement ce qui arrive ici. Le comble, c'est que la formule semble le mieux fonctionner quand ils s'adonnent au contre-emploi, comme sur le titre caché, le funky "Money Train", avec Wayne Kramer en guest. Alors, si la réputation du bonhomme n'en a pas souffert et que l'on se bouscule toujours autant pour aller voir cette masse de muscle suer et cracher sur scène, les ventes de ses disques, elles, plongent un peu plus à chaque nouvelle sortie. "Get Some Go Again", c'est un nouveau départ, mais une ardoise pas encore pleinement vierge de toute traces du passé, comme le sera son succésseur, l'ouvertement à contre courant "Nice".