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Earth › Primitive and Deadly
- 2014 • Southern lord recordings lord 193 • 1 CD
cd • 5 titres • 47:16 min
- 1Torn by the Fox of the Crescent Moon8:54
- 2There Is a Serpent Coming8:07
- 3From the Zodiacal Light11:29
- 4Even Hell Has Its Heroes9:43
- 5Rooks Across the Gate9:03
informations
line up
Dylan Carlson (guitares), Adrienne Davies (batterie, percussions)
Musiciens additionnels : Randall Dunn (synthétiseur Moog), Mark Lanegan (chant 2, 5), Bill Herzog (basse), Brett Netson (guitare), Jodie Cox (guitare), Rabia Shaheen Qazi (chant 3)
chronique
Fait chaud, non ? Traiter le mal par le mal. La lourdeur moite par des textures sonores idoines, par des rythmes qui collent comme du goudron fondu. La Terre qui transpire. Elle n’en a pas fini. Le Roi Bourdon non plus. A force de ne pas vouloir s’arrêter, malgré tout (un tout qui pèse), Dylan Carlson a non seulement survécu, il est comme coulé dans le marbre. Ou le bitume. Earth, c’est presque du classic rock. Ou du classic drone. Le bonheur dès le premier morceau, au titre très évocateur dans la formulation, de se plonger comme dans une eau chaude de mélodie riffée familière, d’y retrouver la pesanteur des coups de baguettes d’Adrienne. Du classic Earth, avec juste ce qu’il faut de vélocité pour imprimer le mouvement, le Moog planant du comparse Randall Dunn et un renfort de basse et de guitares. Manquerait plus qu’une voix, et Earth se morpherait en groupe de rock. Classic shit. Oh, mais que voilà ce vieux briscard de Lanegan, toujours fourré dans les meilleurs coups, qui se pose, pépouze, dans le hamac psyché-dronesque déployé par Dylan et son band de desert-gypsies entre deux cactus. Ce bon vieux Mark, trainassant sa tessiture de soulman grungy au rythme indolent des textures qui s’entrecroisent, petit bout de bois bluesy charrié tranquillou par le torrent boueux de fuzz. Classic shit, ce nouveau Earth, Dylan le Roi Bourdon jouant le jeu de l’éternelle variation sur un thème, ses riffs toujours pareils/toujours pas pareils en de nouvelles configurations qui happent, sans effort apparent.
Oh, surprise, encore une visite. Rabia Shaheen Qazi épousant une mélodie americana vieillie en marmites granitiques, « From the Zodiacal Light » qui glougloute une montée aux cieux (vers la pleine Lune, sans doute), on connait le refrain, chant de prêtresse un peu rauque à la puissance contrôlée, la vieille machine Earth gravitant alors autour d’une voix féminine, piste jamais encore explorée par le Roi Bourdon, apex d’un album qui s’est ouvert l’air de rien une nouvelle crevasse dans lequel il fait bon se jeter. La suite, à nouveau instrumentale, ne saisit pas moins. Cette fois c’est une autre guitare qui chantonne, serpente avec une virtuosité nonchalante à la surface de la boule qui tourne au ralenti, laissant à d’autres moments sa place à encore plus de fuzz irisé. Earth ce groupe de guitar heroes tectoniques, qui font des soli bourdonnants comme des cornemuses. Same old same old, c’est dans les vieilles casseroles qu’on fait les meilleures tambouilles, vieux groupe avec des vétérans dedans, des vétérans de Seattle, des survivants. Lanegan chante comme tel, encore une fois, au détour de riffs twangy démesurés, humble Lanegan devant l’énormité du son, pas du genre à ce mettre en avant, une voix familière, une voix amie dans le souffle majestueux du drone de Dylan, au rythme des battements à l’indolente puissance d’Adrienne. Fait chaud. Fait bon.
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commentaires
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- dariev stands › Envoyez un message privé àdariev stands
J'aime beaucoup celui-là, le meilleur de la période post-come back ? (post-H aussi, post-2000 etc...). Ou peut-être, le meilleur tout court ? cette batterie..............