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Rollins Band › Weight

  • 1994 • Imago 72787 21034 2 • 1 CD

cd • 12 titres • 53:33 min

  • 1Disconnect
  • 2Fool
  • 3Icon
  • 4Civilized
  • 5Divine Object Of Hatred
  • 6Liar
  • 7Step Back
  • 8Wrong Man
  • 9Volume 4
  • 10Tired
  • 11Alien Blueprint
  • 12Shine

informations

Echo Creek Ranch, Myers, Californie, USA

line up

Sim Cain (batterie), Melvin Gibbs (basse), Chris Haskett (guitare), Henry Rollins (chant), Theo Van Rock (son)

chronique

Le combat continue, avec peut-être plus de gravité qu'avant. Plus de poids. Cela est dû en partie à cette nouvelle recrue qu'est le bassiste jazz Melvin Gibbs (Defunkt, Ronald Shannon Jackson, Sonny Sharrock). Il donne encore plus de profondeur au rôle autrefois endossé par Andrew Weiss. On ne va pourtant pas se lancer comme sur "The End of Silence" dans de longues digressions instrumentales. On sert les rangs, on va à l'essentiel, et Rollins d'aiguiser sa plume pour dépeindre une multitude de portraits de looser magnifiques dans lesquels chacun d'entre nous peut se reconnaître ; des envies d'un ailleurs comme seule échappatoire ("Disconnect"), la glorification de l'égo ("Divine", "Shine"), les manipulations et autres coups bas ("Icon", "Liar"), une certaine forme de détermination bien qu'enrobée de résignation ("Tired"). C'est un festival, presqu'une Bible, un Que Sais-Je du savoir survivre en société qu'Henry Rollins nous propose. Bien que ce fût déjà le cas sur l'album précédent, c'est réellement sur cet album-ci que Rollins trouve les mots justes, les mots qui font mouche, les mots qui font mal, avec parfois une pointe de cynisme et d'ironie qui nous titillent au point de susciter une réaction. Ainsi, le Rollins Band est peut-être, à ce moment précis de sa carrière, au sommet de son art. C'est en tout cas, c'est certain, son âge d'or. Pour le reste, il n'y a pas grand chose d'autre à dire, si ce n'est que "Weight" est un des plus solides albums de rock à avoir été publié pendant cette décennie, alliant force, énergie, puissance, souplesse, intelligence et éclectisme. Car, ne l'oublions pas, avec Chris Haskett, Sim Cain, et maintenant Melvin Gibbs, derrière lui, c'est à une forme inédite de jazz métal que le groupe s'adonne alors. "The End of Silence" et "Weight" : deux pièces tout bonnement incontournables, à posséder et à écouter de toute urgence.

note       Publiée le vendredi 1 août 2003

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    Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
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    Je te crois aisément ! Quand je dis "d'époque", je veux dire que dans mon souvenir - et à réécouter juste Liar ça confirme - il y a une couleur de son, de prod qui sonne bien de ces années là mais oui : dans le même souvenir, y'avait aussi un truc qui se démarquait de "la fusion en général" dans la musique. Comme si les mecs par exemple connaissaient vraiment le jazz pas comme un gadget de prestige, qu'amener ça dans un "contexte coreux" ou rock indé/alternatif, ce n'était pour ce coup-ci que de la frime. Dans le fond, pour ce que je m'en rappelle, y'a des moments - tu parles de "rock à papa" ou plus "vieux" - où je trouve qu'on pourrait, en exagérant même pas ou pas trop, rapprocher l'angle du machin davantage de Crimson période Levin/Belew que d'Urban Dance Squad ou Clawfinger (ou même des Bad Brains versant metal, de Fishbone ou quoi...). Avec peut-être Living Colour en trait d'union/passerelle/commun ? (Bon, puis Melvin Gibbs à la basse, qui était dans Defunkt etc.).

    Message édité le 07-12-2021 à 12:01 par dioneo

    Rastignac Envoyez un message privé àRastignac
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    Je peux te dire qu'il vieillit très bien, tape toujours aussi juste, parle beaucoup de révolte interne, de manipulation, de dilemmes... et c'est pour ça que ça peut parler à peu près à tout le monde. La musique, à l'époque, je trouvais qu'elle sortait du lot des sorties, ça sonnait un peu "vieux", un peu rock à papa, en fait c'est du mastoc menaçant, et ça n'existe que pour les monologues agressifs de notre cher monsieur muscle. Enfin, ici, ça sera pour longtemps un disque de chevet.

    Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
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    Le clip Clark Cunt/Suppure-Man de Liar - que je viens de me re-taper au hasard d'un post sur un groupe fb - pose bien le personnage de Rollins, avec plus de lucidité/recul, d'humour vicelard et bien noir sur sa gueule-son oeuvre que je me souvenais... Un foutu poseur (ou douchebag, comme ils disent) ouais, mais capable de toucher foutrement juste dans l'exploration du malsain, du tordu, de l'ambigu. Faudra que je me réécoute l'album tiens un de ces quatre - qui a beaucoup tourné à l'époque, dont j'ai plus tard revendu le CD, et dont je me demande comment ça a vieilli. (Pour Liar : ben c'est bien marqué de ce côté là - prod et musique "fusionnée" bien d'époque - mais sans que ça sonne ridicule, core-icatural à mon oreille. Donc pas de raison que ce soit autrement pour le reste du disque, vous me direz).

    Message édité le 06-12-2021 à 11:22 par dioneo

    Dun23 Envoyez un message privé àDun23

    J'avais jamais capté le tatouage Einsturzende Neubauten avant. Et pourtant, le mec passe son temps torse poil...
    Sinon, il devrait être joué ce morceau aux meetings de Trump. Ça colle!

    Raven Envoyez un message privé àRaven
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    Ouais ! À écouter la version live au Reading fest de 94 (), avec paroles adaptées pour l'occasion. Du gros trolling façon Rollins.

    Note donnée au disque :