Après plus de quatre ans de silence, le futur de Nature and Organisation paraissait peu clair… Etrange projet d’ailleurs dont le premier album ressemblait plus à une compilation d’artistes majeurs de la scène dark folk anglaise qu’à un vrai disque de groupe… Et voici qu’en 1998 déboule un second essai, très différent, purement instrumental. ‘Death in a snow leopard winter’ n’est d’ailleurs, selon mes renseignements, pas un travail clairement abouti. Michael Cashmore ambitionnait davantage notamment en termes d’orchestrations puisque d’autres instruments étaient prévus pour donner de la chair aux morceaux; au final, il a abandonné pour diverses raisons et publié les bases épurées composées au piano et cordes. C’est beau, intimiste, mélancolique, hivernal, et ça rappelle beaucoup certains disques de Current 93 sans la voix (à force de collaborer tous les uns avec les autres de manière quasi incestueuse, c’était inévitable) ou de Ozymandias avec des cordes. Il n’y a pas beaucoup plus à dire car tout se joue ensuite sur le ressenti. Les amateur/rices de bande-son hivernales pour paysages blancs que l’on contemple de derrière le carreau troublé de givre du chalet familial que l’on chauffe au bois seront aux anges, de même que celles et ceux aspirant à profiter du silence de la montagne assis(e)s sur le perron en fumant une cigarette ou en buvant un thé (c’est meilleur pour la santé) en contemplant le firmament étoilé. Ces pièces d’inspirations néoclassiques réduites à leur simple appareil sont délicates, humbles, belles, au point qu’on se demande si elles ne sont pas mieux ainsi, sans les fioritures planifiées… Il est bien évidemment nécessaire d’être dans la bonne disposition sous peine de trouver l’ensemble légèrement ennuyeux (encore que la durée raisonnable des titres et le talent de l’artiste évitent aisément l’écueil); si vous hésitez, faites comme moi et procurez-vous la réédition double cd groupant les deux albums de Nature and Organisation enrichis de bonus.