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Blue Öyster Cult › Imaginos

cd 1 • 9 titres • 55:00 min

  • 1I am the One you warned me of
  • 2Les Invisibles
  • 3In the Presence of Another World
  • 4Del Rio's Song
  • 5The Siege and Investiture of Baron von Frankenstein's Castle at Weisseria
  • 6Astronomy
  • 7Magna of Illusion
  • 8Blue Öyster Cult
  • 9Imaginos

informations

line up

Buck Dharma (guitare, chant), Eric Bloom (chant), Albert Bouchard (guitare, percussions, chant), Joe Bouchard (claviers, chœurs), Allen Lanier (claviers)

Musiciens additionnels : Phil Grande (guitare), Marc Biedermann (guitare), Kevin Carlson (guitare), Robby Krieger (guitare), Tommy Morrongiello (guitare), Aldo Nova Jack Rigg (guitare), Joe Satriani (guitare), Tommy Zvoncheck (claviers), Kenny Aaronson (basse), Thommy Price (batterie), Joey Cerisano (voix), Jon Rogers (voix) Jack Secret (chœurs), Shocking U (chœurs), Daniel Levitin (guitare)

chronique

Un manoir côtier dans les ténèbres... L'ambiance est posée, contrastant fortement avec la mochette de Club Ninja. Blue Öyster Cult veut être à nouveau pris au sérieux. Et va mettre les moyens pour y parvenir. Le mégalomane Imaginos est pourtant autant connecté aux années 80 qu'à Secret Treaties, dont il est en quelque sorte une version stéroïdée - et pas seulement pour la réinterprétation arena-rock de "Astronomy", dont les chœurs jadis élégiaques ont viré au hooliganisme. Il est assez cocasse de voir tous ces détracteurs des deux précédents disques se pâmer devant Imaginos comme retour aux sources, tant Imaginos sonne comme le plus criard des BÖC. Il incarne leur formule hard FM de façon bien plus racoleuse qu'un Fire of Unknown Origin. C'est manifeste dès la ronflante "I am the one you warned me of" et sa double-attaque de riffs boxeurs, ou l'ultra-efficace "Les Invisibles" - qui elle semble carrément vouloir rivaliser avec "Livin' on a prayer" de Bon Jovi ! J'adore ces deux-là, hein - surtout "Les Invisibles" qui est à mon goût un de leurs meilleurs morceaux - autant que j'exècre l'affreuse "Del Rio's Song". Blue Öyster Cult comme une vieille machine décalaminée, customisée : Blitzkrieg Cult ! Le mot d'ordre ici c'est : son synthétique, potards au maximum... et brainstorming de l'espace pour les textes, imprégnés d'ésotérisme. Sous son son tape-à-l'oreille, Imaginos reprend dans les grandes lignes un vieux concept album lovecraftien, imaginé par leur éminence grise Sandy Pearlman une vingtaine d'années auparavant. Vu le bordel conceptuel qui le sous-tend, nous voilà face à leur album le plus ambitieux ; autant qu'à du recyclage malin, ce que la prod baraquée et les feux d'artifice guitaristiques - avec en renfort Aldo Nova (à ce moment déjà collabo de Céline Dion !) et même carrément Joe Satriani (!!!) - habillent façon gros barnum, pour pas dire Opéra Rock, comme sur "The Siege and Investiture..." (qui a en sus un arôme Dio-doom). Là où Secret Treaties était subtil et insolite, sorte de vieille carte postale hantée, Imaginos, son petit frère cocaïné des années 80, choisit donc l'option artillerie lourde, à la Öysterminator / Blue Hollywood Cult, comme pour faire revivre à plein régime sa créature. Mais Imaginos n'est pas que riffs maouss et chœurs délibos comme sur le titre épo, pas plus qu'il se réduit à ses histoires bizarres à base de vaudou et d'aliens ; par-delà ses gros gimmicks, une singulière ambiance émane de cet album, à la fois hyper direct et dont la séduction opère pleinement au fil des réécoutes. Quelque chose de l'ordre du fantastique. J'en veux pour preuve la grandiloquente "In the Presence of Another World", plus prog et nimbée de ce truc qui sent la secte - faut savoir rappeler son blase de temps à autres - ou la relecture sublime de "Subhuman", sur ce titre éponyme-emblème du BÖC comme le souhaitait Pearlman à l'origine : le plaisir d'entendre le groupe chanter à l'unisson son nom, les couplets étranges d'Albert Bouchard, cuisinier secret du Cult, jusqu'à l'évanouissement façon ÄBBÄ (...) provoquent un sentiment d'épiphanie malgré ce contexte de ringardisation. Comme s'il n'était plus que l'ombre de lui-même... mais que cette ombre nous attirait à elle, irrésistiblement ! Oui, ce n'est pas une hallucination : l'aura surnaturelle de BÖC, si par bien des aspects devenue putasse, est encore vivace. C'est une magie. Elle s'incarne dans ces cordes croisées et ces voix entrelacées, dans ces chœurs qu'ils chérissent toujours pour charrier leurs hymnes, dans ces mélodies familiétranges et ce feeling de film fantastique culte version hard rock, chromé à mort... Oui : L'huître Bleue luit encore.

Très bon
      
Publiée le mercredi 29 mai 2024

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Raven Envoyez un message privé àRaven
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Oui elle te refait Astronomy dans un stade de foot américain avec des gros casques grillagés des pom pom girls gaulées et des tribunes bondées. Bon déjà dans l'originale céleste et magique et tout y avait quand même un potentiel bourrin très net avec les HEY en chœurs bien Michel Fugain, mais c'était du bourrin seventies, plus cuir et poils.

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Aladdin_Sane Envoyez un message privé àAladdin_Sane

Cette version putassière-80's d'Astronomy...

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Shelleyan Envoyez un message privé àShelleyan
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Souvent au départ, BOC nous entraîne dans des schémas et des orchestrations assez classiques, puis imperceptiblement, ils nous dévoilent ensuite des mélodies, des arrangements, des choeurs de ouf... J'adore ce disque, un moment comme 'Blue Oyster Cult' sonne même assez émouvant comme une forme de bilan... Quand j'avais 14 ans, mon morceau favori était 'Imaginos', c'est presque celui que j'aime le moins aujourd'hui...

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Raven Envoyez un message privé àRaven
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Les trois titres que tu cites sont clairement les trois dispensables de l'album. "Imaginos" fait un final un peu tarte... C'est "Blue Öyster Cult (Subhuman)" qui aurait dû être choisie comme feu d'artifice, ça aurait eu plus de gueule. Quant au Re-Imaginos, je me suis aventuré à y jeter une oreille et... c'était difficile (la comparaison avec Docteur Renaud Mister Ricard n'est pas exagérée).

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grinningFace Envoyez un message privé àgrinningFace

Ma porte d'entrée dans le Cült avec l'Extraterrestrial Live. Un album que je continue à aimer profondément (vénérer?) malgré sa prod pute 80's et les trois titres qui ne passent pas "Del Rio Song", "Imaginos" et "Magna of Illusion" (il me reste 6 pépites adorées). J'ai sauté à pieds joints dans l'univers de ce groupe pour son côté Lovecraftien et Métal Hurlant (en français dans le texte). J'y suis encore. A noter : l'histoire particulièrement tordue et dur à avaler d'un Albert Bouchard dépossédé de son concept album et solo album... Il a enfin pu faire la paix avec son Re-Imaginos en 2020 (puis Re-Imaginos 2 Bombs Over Germany et Re-Imaginos 3 Mutant Reformation). Son approche, assez radicale (revisite folk, chanson de marin, trompette..), y est a la fois touchante, inspirée, hélas parfois maladroite (il a la voix quasiment aussi puissante que notre Renaud national)... Cette voix qui a du mal, je la passe quand même tant cet album (et Secret Treaties) sont importants pour moi... PS : marrant le rapprochement de The Crimson Idol de WASP, un autre album important pour moi.

Message édité le 04-06-2024 à 20:27 par grinningface

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