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Blue Öyster Cult › The Revölution by Night
- 1983 • Columbia records CK38947 • 1 CD
cd 1 • 9 titres • 41:50 min
- 1Take Me Away
- 2Eyes On Fire
- 3Shooting Shark
- 4Veins
- 5Shadow Of California
- 6Feel The Thunder
- 7Let Go
- 8Dragon Lady
- 9Light Years Of Love
informations
line up
Buck Dharma (guitare, chant, claviers), Eric Bloom (chant, guitare), Allen Lanier (piano, claviers), Joe Bouchard (basse, guitares, vocoder, chant), Rick Downey (batterie)
Musiciens additionnels : Larry Fast (synthétiseurs, programmation), Aldo Nova (guitare, synthétiseurs), Gregg Winter (chœurs), Randy Jackson (basse), Marc Baum (saxophone)
chronique
Vivre la nuit, pendant que les autres dorment. C'est éviter les embouteillages. C'est vivre en négatif. Comme aurait pu le chanter notre baroudeur-poète à biscottos et belles bouclettes Lavilliers : "vivre la nuit, vivre l'ennui". Parce que Blue Öyster Cult à ce stade (de foot) de leur carrière, ils font du Nanard, un peu, même si certains disent que c'est plutôt du navet. Voici donc, quasi oublié, coincé entre une perle rare turquoise et un Club Ninja exagérément conspué, le premier BÖC en CD. Un BÖC limité, bien délimité, mais garanti zéro prise de tête. Dès la facile "Take me away", plus-hard-eighties-tu-meurs avec ses relents de tube supplémentaire pour un Ghostbusters, nos hard-rockeurs atteints de trouble science-fictionnesque compulsif se présentent comme de purs zicos à prolos. Avec moyennes compos, et gros carbu. Ils sentent l'aftershave bon marché (bleu bien sûr), un peu la pilule (bleue bien sûr) et la clope tranquille, celle du bosseur sur roues, ils vivent la nuit des routiers, et de leurs camions qui font ce gros "pschhhhhhhh" en stoppant à la station, le même que les vieilles locomotives à expresso quand elles chauffent, poésie de la banalité, et tout ça se passe dans du milieu de semaine tout gris bitume, de jours qui ne sont que des parpaings dans nos vies, comme le mercredi, dans la cambrousse d'une discographie qui se contente désormais de tracer droit. Ils tracent la route nos BÖC, ils pensent midnight et highway, mais sans se la jouer princes des ténèbres, juste rockeux à Papa un peu plus prédateurs que la moyenne des beaufs du secteur (malgré leur traditionnelle chanson débile du lot, ici la cheerleadero-hooliganesque "Let Go"), m'en soient témoins la rutilante "Shadow of California" (aux chiottes l'hôtel) ou "Feel the Thunder" (tâte-moi c't'éclair), sur lesquelles le magnétisme de l'Huître Bleue rappelle qu'il existe encore, tapi comme Bernard (humour des années 80) et prêt à charmer. Celui d'un rock à la fois évident et ambivalent, mâtiné de ses incomparables chœurs de secte pour loubards sensibles... Alors que comptes-tu donc faire, toi le fan de Led Citroën, de Black Saab, de Jeep Purple, pour nous flinguer l'ambiance, mh ? Tu vas tracer, jusqu'au prochain motel avec ton auto-radio bien calée sur BÖC FM. Tu chanteras "Shooting Shark" appuie-tête, te rappelant combien les années 80 aimaient enfiler des capotes sur les baguettes de batterie, mais à quel point leurs lignes de basse pouvaient gauler, et leurs synthétiseurs envoûter, jouant un si grand rôle dans cette mélancolie de néons. Arrivé au motel, tu verras un bar. Une nana sympa t'y attendra, à côté du jukebox jouxtant le zinc. Elle s'appelle Nancy, c'est une bonne travailleuse. Tu entendras un morceau intitulé "Veins", et peut-être que tu penseras à Asia, mais tu te rappelleras qu'avec BÖC on reste chez des mecs qui lisent ET baisent. "Light years, light years of love"... Rassuré, tu savoureras, les mains bien calées sur ces hanches plus douces que le volant de ton bahut. Mené à la piaule, tu verras cette drôle de lueur. Les yeux de la nana semblant briller dans l'obscurité. Sans doute juste la fatigue, après toute cette route... peut-être rien de plus, qu'une illusion.
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- Raven › Envoyez un message privé àRaven
En vrai le saxo est un putasax, ah c'est sûr que c'est pas du d'jâzz pour citer les VRP. Loin des pétomanies tastevinables entre snobinards : l'expression brute d'eighties en spandex. On est dans les années 80, Coco, faire un skeud à la Secret Treaties n'aurait eu aucun sens ! Pourtant est-ce qu'il ne reste vraiment rien de cette époque ? Pas si sûr quand on sait combien leur son est gavé de feeling pop cucul-la-praline (et de titres de chanson poéticons !) depuis un moment... Le BÖC opère en salope, sur des synthés, éloignée du psyché-easy rider, mais même soupesque sa musique reste trouble quand il le faut, hors des hits, son charme singulier opère encore sur la départementale, telle cette autostoppeuse nocturne qu'on appelait la dame blanche et dont causait tard à la télé quand j'étais petit (émission Mystères).
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- Coltranophile › Envoyez un message privé àColtranophile
Je viens de me le refaire, plus de 20ans après. Cette catastrophe aérienne! Le sax de "Shooting Shark" et cette basse à la Kajagoogoo, fallait oser. Les synthés de "Veins" sont pas en reste. Les titres s'enchaînent, tous aussi neutres les uns que les autres à part "Let Go" qui est d'une nullité telle qu'on ne peut qu'être abasourdi. Il ne reste vraiment rien du BÖC des trois premiers albums, et pas grand chose de celui des deux suivants. Terminus.
- Note donnée au disque :
- Coltranophile › Envoyez un message privé àColtranophile
Même le précédent, avec toute sa putasserie FM (mais avec leur drôle de classe), je l’aime bien. Pas autant que les débuts, certes. Mais celui-ci et le suivant, j’en ai un souvenir désastreux. Comparé ça à In Through The Outdoor (qui est une daube, pour être clair sur mon opinion du bidule), c’est chercher des nuances dans l’extrême-fade.
- Note donnée au disque :
- born to gulo › Envoyez un message privé àborn to gulo
In Through the Out Door est un de mes préférés. Largement au-dessus de Presence.
- GrahamBondSwing › Envoyez un message privé àGrahamBondSwing
OMP (Oh My Page) ! Non, je ne placerai jamais un album de LZ en dessous de ça, mais c'est un peu là où je voulais en venir : avec In Through The Out Door, ils avaient clairement entamer leur mutation vers ce son qui fera le déshonneur des années 80 et un pas de plus dans cette direction aurait été un drame insupportable. Allez, je suis prêt à enchainer avec "Club Ninja", faut prendre son courage à deux mains, fini de rire, aimer le Rock ça ne peut pas être qu'une partie de plaisir, il faut TOUT écouter, c'est une question de crédibilité.
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