Camlann › Circa 1983

La marche du temps apporte la nostalgie, jamais pour de bonnes raisons… Ou peut-être que si ? De quoi seront nostalgiques la génération d’ados ayant vécu les années 2000-2020 en francophonie ? Du Neo metal, du rap pour les plus rebelles ? Mais la majorité ? Leurs parents écoutent Boney M, David Bowie, Kim Wilde ou Georges Michael la larme à l’oeil mais eux ? Vu les torches-merdes vomis par Skyrock, M6 et autres, il va falloir creuser. Les Indonésiens de Camlann eux sont clairement nostalgiques de 80’s; malgré leur jeunesse, ils avaient crée une petite surprise avec leur premier album non pas tant pour ses sonorités nostalgiques (certes très bien gérées) que pour le chant étrange et les textes troublants pour une jeune femme aussi jeune de Ony Godfrey. Apparemment, ça ne s’arrange pas trop niveau goût des ciels ensoleillés au dessus de champs de fleurs. J’ignore tout du parcours de cette dernière mais je n’aurais aucune difficulté à l’imaginer cloîtrée dans un internat à fantasmer et imaginer un paquet d’histoires plus ou moins soufrées pour tromper les limites de ses murs. Son chant atypique pour des occidents fait toujours son petit effet, tant dans la tonalité que les mélodies qui ont un je ne sais quoi de décalé. Musicalement, le combo confirme les espoirs placés dans sa première galette avec une dark wave inspirées 80’s, certes assez courante de nos jours mais dégageant un zeste de corps supplémentaire par rapport à pas mal de la concurrence. La voix n’y est pas étrangère tant son timbre dégage quelque chose d’ensorcelant (‘I’m nobody’, ‘1983’) mais l’autre point fort vient du fait que le trio s’inspire également de la pop de son pays au cours des fameuses années 80. Ca se joue à des micro-détails (surtout que je ne suis pas spécialistes) mais il est clair que nos jeunes gens ne se sont pas contentés de biberonner de la new wave toute crue. ‘Circa 1983’ n’est peut-être pas aussi Bollywood funèbre que son prédécesseur, peut-être de par une chape grise plus évidente moins second degré que ‘The forgotten Lost fragments’ mais malgré tout, cela reste du bien bel ouvrage. Camlann s’offrent même une magnifique reprise acoustique du merveilleux ‘I’m nobody’ en plein disque, une belle idée pour couper un peu l’élan tout en accentuant la tristesse. Drôle de truc aux influences connues mais restituées d’une façon légèrement atypique malgré tout. Test du deuxième disque réussi et le troisième est déjà sold out sur leur Bandcamp, merde !