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Rabih Abou-khalil › Bukra

7 titres - 50:41 min

  • 1/ Fortune Seeker 4.52
  • 2/ Bukra 7.58
  • 3/ Kibbe 8.16
  • 4/ Remember… the desert 7.10
  • 5/ Nayla 9.24
  • 6/ Time 4.25
  • 7/ Reflections 8.05

informations

Produit par Rabih Abou-Khalil. Enregistré par Günther Kasper au Sound studio N, Cologne, Allemagne, en may 1988.

line up

Rabih Abou-khalil (oud), Sonny Fortune (saxophone alto), Glen Moore (basse), Ramesh Shotham (south indian drums, percussion), Glen Velez (frame drums, percussion, overtone singing)

chronique

«Bukra» est un album de douleur, de jaillissement et d’expressivité. Plus torturé que son magnifique prédécesseur, plus libre et original que le bien nommé « Roots… » qui lui succède, il présente un ensemble de compositions aux rythmes souvent tendus, aux mélodies sombres et aux envolées solistes plus spontanées et expressives. «Bukra», le morceau titre, est ainsi entre plainte et danse, à la fois rythmique et poussive, et d’une très grande richesse mélodique. Le propos est sérieux, voire solennel, les percussions graves aux harmoniques étranges s’allient à la contrebasse féline et puissante… «Kibbe» s’ouvre sur une longue déchirure au saxophone, poussé à l’aigu, au rauque, puis démarre ensuite dans un rythme implacable qui s’épanouit lors d’un solo de percussions légères mais à l’impact et à l’efficacité digne d’un solo de batterie. L’album est de fait assez rythmé, malgré de nombreux moments de fausse lenteur, atmosphère tendue et douloureuse. Et c’est là que la musique d’Abou-Khalil est sans équivalent : dans ce vocabulaire à la croisée des chemins et qui lui permet de construire thèmes et mélodies aux rythmes à la fois rapides, syncopés et prenants, mais dont les surprises et caprices, par la difficultés qu’ils imposent, les tournures harmoniques si particulières imprègnent l’ensemble d’une grande nostalgie, et, on le sent souvent contenu derrière les transes rythmiques, une profonde tristesse. «Remember… », au titre sans équivoque et à l’ouverture lunaire faite de l’étonnant overtone singing de Glen Velez, «Nayla» et ses oscillations entre nuit lente et danse furieuse, le mélodisme merveilleux et émouvant de «Time», et, enfin, le bouleversant «Reflections» à l’oud solitaire… «Bukra» est sombre, et il ne se veut pas facile. La douleur passe par la difficulté, la tristesse s’exprime par la douleur, et la difficulté naît des rythmes tortueux, des mélodies cassées et des saillies virtuoses exigeantes de ces maîtres instrumentistes. «Bukra» est très beau, mais il est peut-être, par rapport à d’autres, à réserver plutôt aux amateurs avertis.

note       Publiée le samedi 5 octobre 2002

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