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Gnu › Milimetry Ticha

cd • 11 titres • 44:54 min

  • 1Zlo zblízka3:20
  • 2Minus Cy.3:36
  • 3Mossad4:28
  • 4Terra Nova4:18
  • 5Hřbet3:44
  • 6Naše příběhy stárnou4:49
  • 7J. Boam3:55
  • 8Když hoříš3:14
  • 9Nápadně jasný dálky4:59
  • 103 / 33:11
  • 11Západ5:12

informations

Enregistré, mixé par Ondřej Ježek, et masterisé par Yoz au Jámor Studio.

line up

Martin Fanta (Martin) (basse), Adam Nenadál (Adam) (basse, voix), Petr Šimek (guitare), Oldřich Železník (Olda) (batterie)

chronique

Sec, coupant – le son de ce deuxième album de Gnu frappe directement au bide, bloque d'un beat la respiration. Puis la relance – et s'y fond, se mêle à la pompe vitale, alimente le sang qui pulse. Un foutu flot d'émotion crue, brute, vivace et empêchée.

Milimetry Ticha – Des Millimètres de Silence – sonne moins lourd que Srdce V Kusech Zvuku, le précédent (dont le titre, lui, signifie Le Cœur en Morceaux). Celui-ci, pour autant, n'est pas moins noise que celui-là, pas moins démis, le groove pas moins acharné, pas moins accidenté. Il est plus ferrailles pliées , peut-être bien, où l'autre articulait des plaques de tôle massives. Peu importe – dans les deux cas, les rouilles et autres cassures font des nuages de particules, des odeurs âcres qui saisissent à la gorge, raclent la plèvre.

La voix, les cris, n'attaquent pas moins l'absence et le fracas – ces gangues qu'il faut briser sans quoi elles nous enserrent jusqu'à nous faire imploser. Les titres énoncent Quand Tu Es En Feu, Étrangement Lumineux au Loin, Mossad, Terre Neuve, Le Mal de Près ou Ouest, ou Nos Histoires Vieillissent. Des horizons lointains, inatteignables, des murs contre quoi se cognent la face, les chants, les membres, les chairs et les carcasses, squelettes, les espoirs abstraits et les structures irréductibles, qu'on se traîne.

Ça cause un coup de Retour, aussi. On ne tourne pas en rond – on avance, on glisse, on tombe, on se relève, on braille à nouveau, on se recueille, on aime, on déteste, on sombre dans les mesquines indifférences, on s'attache à d'insignifiants détails qui font pousser nos mondes, nos maladies dedans, nos liens, les feuilles et les boutons, fleurs et ronces pour les cures qu'on se trouve.

C'est sacrément contrasté, oui, Gnu – concrètement solide, compact. Ça circule et ça pèse, ça bloque et ça fuit de toute part. C'est toujours à portée de main – ça brasse tout le temps loin, vivant, pas du vide. C'est cold et enflammé, c'est magnifique et frontalement moche, bardé de déchiquetures et invitant comme un porche, un couloir d'où sourdent les bruits du concert qui gronde son début imminent, un, deux mètres, quelques brefs pas derrière, un verre en plastique dur chopé avant ou pas, à la main. C'est selon. Ça valse, ça indus – parce qu'en ces matières là oui, « indus » se conjugue, autant que « noise », que « core ». Ça indusse en ternaire, ça noise et core dans les débris, à travers les badauds, comme dans un paysage où il faut foutre les pieds, prendre racine avant de s'arracher, de tracer sa route, son chemin.

Ça fait du bien, Gnu, ça fait bien de ne pas nous lâcher avant que toute la substance ne se soit exprimée, hors-cadre et en plein dedans – au cœur et dans le décor.

Très bon
      
Publiée le mercredi 20 mars 2024

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Là encore, pas de bandcamp, donc je vous mets le lien vers l'album sur le site du label.

Message édité le 21-03-2024 à 09:54 par dioneo

Note donnée au disque :