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Patas de Khabra › Necromante
- 2022 • Autoproduction (pas de cote) • 1 Téléchargement Web
téléchargement • 3 titres • 16:09 min
- 1Introducción0:41
- 2Necromante6:23
- 3La Pezuña del Diablo9:05
informations
Enregistré, mixé et masterisé par Alan Garcia aux studios Metag Records, Villa de Alvarez, Colima, Mexique.
Illustration : Grimmfrost.
line up
Alex G.M. (basse, voix), Carlos P. (guitare, chœurs), Placido C. (batterie, chœurs)
Musiciens additionnels : Arturo Delgado (chœurs sur La Pazuña del Diablo), Alan Garcia (chœurs sur La Pazuña del Diablo)
chronique
Du doom de base. En espagnol, cependant – tel que parlé à Colima, dans l'est du Mexique, les paroles des morceaux toutes basées, semble-t-il, sur des légendes régionales, de plus. « De base », oui, basique – parce que la base est tout au fond, vers le bas, TOUT EN BAS, où l'on accède en coulant le long des longs poils puants de la BÊÊÊTE. Le nom du groupe signifie d'ailleurs « Pattes de Chèvre » (en version modifiée, l'orthographe déformée pour sonner plus okhulte). Les riffs sont lourds mais comme le rock pouvait être lourd dans les années soixante-dix, plutôt que lourds comme dans funeral-doom. La force inverse – ascensionnelle – tient elle aussi dans ce fumet putride, fétide, qui monte de la toison du bestiau. L'image comme le reste, qui orne cette démo, se vautre dans le cliché – une sorte de bouquetin(e) à boobs, membre local probable de la grand famille Baphomet, drapé(e) dans, euh, quelque chose, sur fond de carrelage psychédélique. Le son est, disons, lui aussi bien vintage, donc – avec passages d'orgues façon messe noire de film d'exploitation, Jacula etc., on comprend tout de suite à quoi on va avoir à faire, de bout en bout.
Alors... Pourquoi vous parler de ça ?
Eh bien parce que – déjà – dans son attachement coûte-que-coûte, son abnégation à re-frire sans lassitude le même graillon pentagramme/pentacle/pentatonique-et-tritons, le trio (de « doom and roll sabbathique », nous dit leur page bandcamp, et formé par « de vieux musiciens des scènes rock et metal locales ») parvient à nous embarquer, à force – enfin, sans trop peiner, à vrai dire – dans son train fantôme un poil cheapos, certes, mais où le FUN s'écoule et se boit à grandes goulées. Vraiment rien (mais alors vraiment, hein) de révolutionnaire, novateur, qui subvertirait le genre mais vraiment (aussi) la bonne tranche de gras dégueulasse dans laquelle on mord à pleines dents justement parce que ça suinte et qu'on le sait, ce n'est pas sain mais allez, c'est goûtu, au moins, pas avare en jus. De la junk-food enténébrée – on vient pour ça, on y trouve ça, on repart les doigts poisseux et l'haleine parfumée aux sauces indus à la glycémie et aux teintes douteuses.
Bon et puis aussi... Il y a qu'après deux plages ainsi pépères – qui répondent strictement à la définition ci-dessus vite-fait-démoulée, sans rien d'autre – déboule La Pezuña del Diablo (soit Le Sabot du Diable... de la suite dans les idées, on vous dit). Riffs gluants de même, basse qui double les mêmes notes pesantes, batterie tout autant ferrailles embourbées (mais puissantes)... Rien de neuf, encore ? Oui ! Mais, eh bien d'un coup, il y a : ces voix ! La principale, nasale, enrhumée, chevrotante – un démon qui aurait chopé une bonne crève. La goutte au rostre, gelée, suspendue au-dessus de nous comme une mélasse de Damoclès prête à nous enduire et nous contaminer mollement, au ralenti, encore. Avec, derrière : des chœurs asthmatiques, essoufflés et haut-perchés. C'est con, encore, très, trèèèès con, encore davantage série Z, comme effet, mais bordel, ça saisit ! Pour tout dire, la première fois que j'ai entendu ça, j'ai pensé tout de suite : « c'est la voix de Koroviev au bal de Woland, dans Le Maître et Marguerite de Boulgakov, accompagné du Chat Béhémot et d'Azazello avec son chicot »... EXACTEMENT l'organe que je lui avais toujours imaginé, au Pitre Diabolique du bouquin, et les deux autres m'apparaissant en même temps, tout aussi précis, évidents – l'un de mes livre préférés d'à peu près toujours depuis la première fois que je l'ai ouvert, au fait, celui-là. Bref, là encore : du classique, donc... Mais atteignant cette fois tout à fait au potentiel de délire, de grotesque, que permet l'exercice – pris comme ça sans prétention aucune mais mené avec la tranquille passion de qui s'est boulotté des tonnes de ces choses-là sans jamais se blaser, s’écœurer.
Rien de plus. Mais c'est bien comme ça – très chouette, ces deux plages qui ronronnent et cette troisième qui déborde sans chercher, sans qu'on sache pourquoi c'est mieux, d'un coup d'un seul, si vraiment ces vocalises ahuries (ahurissantes d'être aussi ahuries) suffisent à expliquer qu'on y prenne, ainsi, immédiatement goût. Je lui flanque la note moyenne, sur le registre – parce que j'aurais du mal à persuader quiconque que le truc soit en quelque mesure exceptionnel, tout le long ou autrement. Je sens que ma « note de cœur » pourrait bien monter d'un cran – pas que ce soit important mais bon... Je précise, en guise d'avis à ceux et celles pour qui ce genre de « mauvais » cholestérol aurait d'emblée des allures de délices.
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- Dioneo › Envoyez un message privé àDioneo
Oui, c'est vrai que comme notait un coup Rasti (à propos de Fumata, groupe mexicain également, au style plus lourd il est vrai, et au registre davantage, euh, pragmatique, négatif-réaliste que fantastique, question paroles), la langue espagnole rend souvent vraiment pas mal, dans ces genres là ! Comme dit dans la chro, je suis vite passé de "moui bof, c'est pas trop mal" ah "bon, c'est vrai que ça le fait plutôt bien dans le genre rien de follement neuf", avec ce disque. Je monte ma note "hors mode chronique" à 4, tiens.
Message édité le 21-03-2024 à 11:59 par dioneo
- Note donnée au disque :
- Nicko › Envoyez un message privé àNicko
Ca s'écoute bien. Effectivement ce n'est pas très original mais ça fait le job ! Et le chant espagnol rend bien. Le son de guitare est bien gras comme il faut pour ce style.