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Sparks › Lil' Beethoven

  • 2022Bmg music BMGCAT551CD 4050538696974 • Remaster • 1 CD

cd • 14 titres

  • 1The rhythm thief
  • 2How do I get to Carnegie Hall ?
  • 3What are all these bands so angry about ?
  • 4I married myself
  • 5Ride 'em cowboy
  • 6My baby's taking me home
  • 7You call is important to us. Please hold
  • 8Ugly guys with beautiful girls
  • 9Suburban homeboy
  • 10The legend of Lil' Beethoven
  • 11Wunderbar (concerto in koch minor)
  • 12Kakadu kantata
  • 13Suburban homeboy (Extended "Ron Speaks" version)
  • 14The rhythm thief (instrumental)

informations

line up

Russell Mael (chant, programmation), Ron Mael (claviers, programmation), Dean Manta (guitare), Tammy Glover (batterie, choeurs, récitation)

chronique

  • opéra pop baroque dada

Ils ne vont pas oser ?!? Mais si: ‘I’m the rhythm thief, say goodbye to the beat (…) I’m the rhythm thief, auf wiedersehen to the beat’, ces iconoclastes de frères Mael ont l’outrecuidance de démarrer un disque pop en lui retirant sa substantifique moelle tandis que le choeur se lamente ‘Oh no, where did the groove go ?’ sur fond de cordes endiablées… C’est en découvrant sa déclinaison plus riche, ‘Hello Young lovers’, que je me suis finalement risqué à ‘Lil’Beethoven’… Bon déjà, quand je parle d’album pop… Avec ces foldingues de Mael, on sait que les règles sont en constante réécriture et ça ne loupe pas avec ce disque conceptuel sur l’arrière-arrière-arrière-petit-fils du compositeur allemand. Malgré le postulat de départ, rassurez-vous, il ne manque pas d’énergie mais pas avec des percussions. Alors que des groupes tels que Queen incluaient l’opéra dans le rock, les deux frères, eux, s’approprient les codes et les structures de l’opérette qu’ils vont allègrement piétiner de leurs gros pieds pop pour notre plus grand bonheur. Le disque se construit sur des boucles néoclassiques au piano et/ou cordes synthétiques dans lesquelles Russell intègre tout un jeu de stances vocales, système de répons, de compléments de choeurs créant une impression hypnotique folle de par la répétition des phrases, une technique familière poussée au maximum. Bien entendu, nos deux loustics ne s'arrêtent pas en si bon chemin; avec ‘My baby’s taking me home’, le groupe construit sa chanson par la répétition ad Nauseam de ces cinq mots sur lit de piano pour amorcer celle d’après qui pousse le concept plus loin encore en déformant certains mots par des effets pour en faire des mini instruments, avec un aspect solennel renforcé par quelques roulements de grosses caisses. Un vrai tourbillon sur la retenue dans lequel on tournoie pourtant à en perdre la tête. Et sans crier gare, pan ! Batterie, guitares électriques, vocaux légèrement agressifs sur ‘Ugly guys with beautiful girls’; la boîte de Pandore, c’est de la gnognote à côté d’un album des Sparks ! La version basique se conclut avec un ‘Suburban homeboy’ très cabaret dans son ambiance printanière de comédie musicale décalée mais je ne saurais trop recommander la réédition gorgée de bonus indispensables, ainsi ‘Wunderbar (Concerto in koch minor)’ sorte de techno néoclassique sans beat complètement baroque et irrésistible (‘Das war classique, ding ding dong’); c’est carrément l’esprit dada qui s’invite à l’opéra. Il n’en est nullement fait secret sur ‘Kakadu Kantata’ où une voix féminine lit une lettre contractuelle proposant aux Sparks un projet conceptuel ‘un son, un mot’ (crocodile dans le cas présent) à utiliser à leur absolue convenance dans le but de réaliser un morceau destiné à figurer sur une compilation payé 25 marks (!). Vous avez capté le feeling ? Quand on évoque l’expérimentation, on songe assez volontiers à des intellectuels geeks renfrognés armés de concepts qu’eux seuls paraissent saisir. Les Sparks, eux, le font version bonne humeur, humour, avec un esprit iconoclaste délicieux et une émotion parfois plus ambiguë qu’on ne le penserait. ‘I married myself’ est-elle simplement un pastiche ou dégage-t-elle quelque chose de plus trouble dans cet esprit Beatles au piano ? Ces thèmes obsédants rayonnent d’une force mélodique peu commune et croyez-moi, résonnent encore longtemps dans les têtes après la fin du cd…

Très bon
      
Publiée le vendredi 15 mars 2024

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Chris Envoyez un message privé àChris
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Cet ovni pop est tout simplement ultra réjouissant !

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