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Aeon Sable › Aether
- 2018 • Solar lodge SL046 • 1 CD digipack
cd 1 • 7 titres • 00:00 min
- 1...Hand of glory and the nihilist
- 2Follow the light
- 3Deadlock canon
- 4Burn for salvation
- 5O Senhor do Medo
- 6Dark matter
- 7Leaving of the fourth season...
informations
Juin 2016-juin 2018.
chronique
Jamais Aeon Sable n’auront été si proches de l’infini, jamais ils n’auront laissé leur musique se diluer à ce point dans l’espace comme s’ils avaient souhaité que chacune de ses particules ne se fonde dans l’éther dont ils ont baptisé leur album. Une entreprise périlleuse, on ne se risque pas impunément aux limites des cieux sans en payer le prix mais oser quelques audaces n’a jamais fait peur à nos Allemands. La notion de rituel est importante, le début de ‘Hand of glory and the nihilist’ en fait office avant qu’une mélodie acoustique ne prenne le relai pour amorcer la suite typique du gothic rock mystique pratiqué par le groupe. Passages vaporeux et sombres merveilleusement soulignés à la production par des nappes de voix à peine perceptibles dans le lointain, avant un final plus appuyé tant dans le jeu de guitare que dans le chant hurlé. Ce n’est pas une pratique dont je suis foncièrement friand mais avec un vocaliste de la tempe de Nino Sable, cela passe tout seul. Pas de grunt ridicule, il y a une touche réellement déchirante et déchirée dans ce timbre merveilleusement souligné par des guitares épiques, porteuses d’espoir dans une sorte de désert toxique comme on pourrait s’imaginer les rives du Styx. Après une telle entrée en matière, ‘Follow the light’ confirme le voyage dans une lignée plus proche des Fields of the Nephilim avec une belle complémentarité des guitares oscillant entre froideur cristalline et électricité appuyée; de toute manière, le combo a sa manière d’orchestrer les choses en alternant passages dépouillés et montées en tension, le chant loin des clichés gutturaux assurant le reste. Aeon Sable expérimentent sur des sonorités aux limites heavy qui se fondent parfaitement en un tout cohérent. Avec ‘Deadlock canon’, on l’impression que le cosmos s’est changé en fleuve et que l’on dérive sur des flots impétueux mais paisibles à la fois. Une fois encore, les influences légèrement metal s’accordent parfaitement aux schémas plus traditionnellement goths. Sur l’excellent ‘Burn for salvation’, Nino Sable renoue avec l’alternance de chant clair, un peu triste, et des passages déchirants que je goûte complètement. Ils renforcent l’impression de pureté presque angoissante dégagée par la chanson; épurée, elle dégage un blanc aveuglant qui laisse craintif. Comme l’indique le titre, la pièce suivante est chantée en portugais; ce n’est pas la première fois que cette langue est utilisée et elle ajoute la note d’originalité à une composition débutant sur des harmonies goth rock mystiques, froides, qui s’éteignent soudain comme étouffées par un éther brumeux duquel le chant s’élève à nouveau comme après une forme de baptême, de résurrection, débouchant sur un cri déchirant et des riffs plus appuyés. Une telle conversion était nécessaire, ‘Dark Matter’ nous entrainant comme dans un vortex dans un ciel noir infini. Comme à chaque fois, le dernier titre est le plus long, il agit comme un résumé du voyage entrepris et une méditation sur les enseignements, les émotions accumulés. Sauf que cette fois, le final sonne de manière surprenante, légèrement oriental dans sa rythmique, dans une atmosphère de prêche et de magie, une chanson dans la chanson, un rêve dans un rêve ? Pour qui ne connait pas le groupe, ce n’est pas l’opus le plus aisé car il laisse de grand espaces pouvant sonner presque angoissants pour qui ne s’est pas préparé au rituel mais il démontre une fois encore la démarche et le son unique de nos Allemands. 4,5/6
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