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John Zorn › 50th birthday celebration Volume Nine: The classic guide to strategy Volume Three
informations
Enregistré live au Tonic le 8 septembre 2003
line up
John Zorn (alto saxophone)
chronique
- saxo solo sans filet
Dans la série des projets les plus difficiles d'accès de John Zorn, The Classic Guide to Strategy se pose quand même là... Et dans cette série, le "Volume 3" qui nous intéresse ici est particulièrement barré... Voilà, ce projet est prévu pour 5 disques et 20 ans après le premier volet, nous n'en sommes qu'à 3 et à l'heure où j'écris ces lignes, 40 ans plus tard, il manque encore le 5ème... Mais revenons en 2003 lors du mois de célébrations du 50ème anniversaire de John Zorn en septembre (lors duquel, il y avait deux concerts par jour programmés - sauf les dimanches où il n'y en avait qu'un...) et le New-Yorkais s'est décidé à jouer le 8 septembre en live, sans filet, le troisième volet de son fameux guide, tout seul avec son saxo, pour une performance d'à peine 45 minutes, basée sur le feu. Et le feu ce jour-là, il le possédait ! Le même soir, en préambule, il avait joué en duo avec le batteur Milford Graves pour une performance phénoménale dont je vous ai déjà parlé. Là, c'est à nouveau de l'impro pure. Autant sur les deux premiers volumes, il y avait des bribes de structures ou de patterns avec plusieurs instruments, des saxophones, clarinettes, appeaux, autant là, c'est vraiment mais vraiment du freestyle avec juste un saxo et franchement, c'est dur. Le rendu est énervé avec beaucoup d'envolées et un rythme effréné. Le disque est court, mais le saxophoniste ne se ménage pas. On sent qu'ici, il veut mettre en avant l'intensité. Il n'y a finalement que peu de temps morts, même si les ambiances changent et qu'il y a des parties plus calmes, John ne s'arrête que très peu de temps. Tout s'enchaîne et le voyage est compliqué, on est pris dans un tourbillon comme dans un rollercoaster d'un parc d'attraction ou dans un train fantôme. On ne sait pas sur quoi on va tomber mais forcément, ça sera dur à suivre. John se démène, il se donne en entier pour une performance intense, limite folle avec une grande énergie déployée, mais franchement, à écouter dans son salon, c'est vraiment dur. Comme je vous l'ai dit, cette performance fait suite à celle du duo avec Milford Graves quelques heures plus tôt où j'avais été soufflé par l'énergie déployée. Là, c'est comme si Zorn n'était pas redescendu. Il est vraiment en mode je balance mes notes à la suite sans coupures (le dernier morceau en devient horripilant à ce niveau). Et c'est un peu la seule chose à retenir ici, l'énergie du musicien qui mouille la chemise. Et même dans les morceaux les plus calmes, les ambiances sont créées à partir d'enchaînements rapides de notes diverses. Le "Classic Guide to Strategy" est un projet qui se veut extrême, aux limites des instruments et du musicien, dans le but de créer une musique unique, ne ressemblant à rien d'autre, avec ses codes, ses structures et ses atmosphères. Au-delà d'un laboratoire comme cela pouvait être le cas sur les deux premiers volets, ce "volume 3" est une réelle expérience à vivre. Vous laisserez-vous tenter ?
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- kranakov › Envoyez un message privé àkranakov
En fait, il passe super bien même !
- Note donnée au disque :
- kranakov › Envoyez un message privé àkranakov
Le trouve en fait vachement plus accessible que les deux premiers volumes : Zorn s’y montre plus lyrique, l’expérience Masada a laissé des traces ici et il s’accroche plus longuement aux idées qui le traversent qu’il ne le faisait à l’époque du grand zapping. C’est tout de même saisissant, chez lui, cette volonté d’aller au-delà de l’instrument : ce n’est pas une question de virtuosité (il ne l’est guère) mais de discipline ou d’éthique. C’est touchant quand on pense à la façon dont il a amené nombre des plus grands instrumentistes de son temps à le dépasser.
- Note donnée au disque :
- Chris › Envoyez un message privé àChris
Le disque est court mais 44 minutes de sax complètement barré et agité ça ne doit être pas évident à s'enfiler d'une traite... J'imagine, j'ai pas encore eu l'occasion de l'écouter celui-ci.