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Ciccone Youth › The Whitey Album
- 1989 • Blast first BFFP 28 CD • 1 CD
cd • 16 titres • 53:54 min
- 1Needle Gun2:28
- 2(Silence)1:05
- 3G-Force3:40
- 4Platoon II4:19
- 5Macbeth5:28
- 6Me & Jill / Hendrix Cosby5:31
- 7Burnin' Up (Mike Watt Original Demo)3:52 [reprise de Madonna]
- 8Children of Satan / Third Fig3:07
- 9Two Cool Rock Chicks Listening to Neu2:56
- 10Addicted to Love3:46 [reprise/karaoké de Robert Palmer]
- 11Mobby-Dik1:01
- 12March of the Ciccone Robots1:57
- 13Making the Nature Scene3:15
- 14Tuff Tippy Rap0:39
- 15Into the Groovey4:37 [reprise de Madonna]
- 16Macbeth II5:15
informations
Enregistré par Warhton Thiers au Warthon's Palace of Confusion, sauf Burnin' Up, enregistrée par Mike Watt chez lui, Addicted to Love, enregistrée par Kim Gordon dasn une cabine de karaoké, et Into the Groovey, enregistrée par Martin Bisi.
line up
Kim Gordon, Thurston Moore, Lee Ranaldo, Steve Shelley, Mike Watt
Musiciens additionnels : J Mascis (guitare lead sur Two Cool Rock Chicks Listening to Neu), Suzanne Sasic (voix sur sur Two Cool Rock Chicks Listening to Neu)
chronique
Sonic Youth font joujou avec des samplers. Leur pote Mike Watt, qui les rejoint – en deuil apparemment pas vraiment consommé de son ami D.Boon, chanteur des Minutemen (où Watt tenait la basse), mort bêtement (peut-on mourir intelligemment...) dans un accident de la route fin '85. Toute la bande se rebaptise pour l'occasion – Ciccone Youth, en hommage à Madonna (Louise Ciccone, donc, de son nom de naissance). « Hommage » ? Eh bien : pas sûr que les guillemets tiennent complètement. Parce que c'est ambigu, ce disque. Ça tient du jeu, oui – pas tout à fait, pas seulement les mêmes que d'habitude, dans le studio ; d'autres outils, instruments ; une mort d'un qui plane encore, disions-nous, tous les joueurs ne sont pas en fête tous les jours, à toute heure. Puis Sonic Youth, à côté de ça, sous ce nom là, en passe de devenir quelque chose d'autre, « quelque chose d'important » (ou important d'une autre manière, pour plus de monde, un autre monde). C'est le bordel, au vrai. Mais un bordel qui sonne entier tout le long – part farceuse ou pas, idées couillonnes ou non, ça ne sonne jamais faux, canular, pénible blague arty.
Il y a de tout, c'est vrai, là-dedans. Du rythme tout raide et tout bouffé de parasites magnétiques – ça sonne « indus » dans un sens pas metal-indus, ça sonne curieusement davantage « no-wave » qu'à peu près n'importe quoi de Sonic Youth ailleurs (hormis Bad Moon Rising peut-être, allez), plus directement, par vertu sans doute de l'écart que ça creuse entre ce qui se fait là et ce qui chez eux tiendrait « du rock », d'habitude. Kim Gordon qui chante de la varièt' – dans une cabine de karaoké, avec la bande son conservée, derrière, et bizarrement j'ai toujours trouvé ça pas mal réussi. J. Mascis de Dinosaur Jr. qui vient jouer le guitar-hero sur un morceau dont le titre parle de nanas cools qui écoutent du Neu!, avec aussi une certaine Suzanne Sasic (ingé lumière pour pas mal de groupes « indés » d'alors, entre autres) qui vient poser sa voix, faire la deuxième « cool rock chick », avec Kim, sûrement, dans l'histoire. Une auto-reprise – Making The Nature Scene, tirée du très abrasif et très fonce-dans-le-tas Confusion Is Sex, au départ, et qui sonne cette fois presque comme du Godflesh. Kim Gordon, encore, qui balance du manifeste féministe sous forme brute et simple – en mode « direct tu te calmes et tu ranges ta teub, mec, je suis pas venue là pour ça ». Ça nous change un peu des considérations d'un certain Albini entendues ailleurs, tiens, sur les, culottes de la même Kim, comme ambiance. (Néanmoins, ça et là sur le disque, la boîte à rythme (ou la batterie traitée ?) sonne assez proche de ce qu'on peut entendre chez Big Black, tiens, en parlant d'Albini). Et puis Madonna, donc – qui elle aussi avait commencé, paraît-il, par chanter dans des groupes no-wave, avant-punk etc. ; mais dont ici ils reprennent un tube, un truc 100% FM ! Into the Groove (Groovey, pour leur version), précédé d'un rap tout claqué (façon Beastie des tout-débuts... en bien pire), des chœurs semble-t-il directement samplés à la source (chez la Louise, quoi, suivez). Ailleurs, les deux Macbeth, avec leurs bouillons, bouillonnements de bruits blancs, noirs, gris, qui happent et ne font pas rire...
Mais voilà, à vrai dire : ce disque, ce bordel, m'a toujours fait un peu plus que seulement rire, – tout court, tout le long, jamais seulement ça. Je l'ai toujours trouvé poignant et captivant, dans ses moments de pure connerie, de pur lâchage comme sur ses plages bruitistes ostensiblement expé et perturbées. Je l'ai toujours trouvé profondément prenant, à son tour perturbant. Solide autour des trous, trouées, dépressions. Thermiquement instable – fièvres et grelottements – mais matériellement, chimiquement incassable. Impénétrable et ouvert à tout vent, magnifiquement hostile et accueillant. C'est tout une époque – mais avant tout un bref moment dans cet époque, un entre-eux intime qu'ils nous livrent, nous larguent tel-quel sans se demander sûrement comment ça va être pris. C'est contondant, et accueillant, hostile et sexy mais pas en mode connement, mécaniquement fétichiste de la violence ou de la froideur façon monde de l'ââârt/de la mode dans les galeries new-yorkaises – et pourtant esthétiquement, historiquement... narrativement (?) complètement ancré là-dedans. C'est très vivant, en fait. Ça se livre de fond en comble et ça ne lâche rien, d'un seul mouvement.
Il semble « qu'on » ait convaincu (des gens de leur maison de disque, de leur entourage pro, sans doute) les membres de Sonic Youth, qui voulaient d'abord sortir ce Whitey Album en même temps que leur propre Daydream Nation, d'attendre quelques mois, entre les deux. Ils l'ont fait. Est-ce que c'est mieux comme ça ? Est-ce que les deux se complètent ? Est-ce qu'on ne s'en foutrait pas quelque peu ? Pour ma part, en tout cas, j'ai toujours entendu ce disque, aussi, comme isolé du reste, une sorte de décrochage – poreux et nourri de substances en partie communes, bien-sûr, mais complètement autonome. Je n'ai jamais regretté qu'il soit un coup unique – sans suite, sans prétention de postérité. Je le trouve, comme ça, peut-être encore moins « pour rien ». Pour quoi, alors, pour qui ? Pour qui voudra l'entendre. Pour des moments spéciaux – qui sont ceux où il faut, où on peut, où c'est évident de le ressortir. Libre à quiconque, ensuite, d'enchaîner ou non sur La Isla Bonita, Like a Prayer ou autre chose. On ne vous jugera pas. On peut aussi se remettre Macbeth, les deux parties, les reste entre temps et autour – on ne vous demandera pas de compte pour l'une ou l'autre option. On se demandera ou non quelle mouche – au-dessus de la bouche la Madone ou ailleurs – les avait piqués, de nous sortir un truc pareil. Quant à moi je ne m'en lasse pas – et je me dis, de là, que leurs raisons devient en valoir d'autres, que c'est secondaire, comme question, que j'en ai encore pour un moment à me plonger dans ce truc-ci, sous sa pochette Xerox au granuleux qui croche.
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- Dioneo › Envoyez un message privé àDioneo
Vous êtes un Chafouin, Môssieur.
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- taliesin › Envoyez un message privé àtaliesin
J'écoute, enfin, la chose ! Bein dites donc, je n'avais pas loupé grand-chose...
- Note donnée au disque :
- born to gulo › Envoyez un message privé àborn to gulo
"Get into the groove
Boy, you've got to prove
Your love to me, yeah
Get up on your feet
Yeah, step to the beat
Boy, what will it be?"
- Note donnée au disque :
- Rastignac › Envoyez un message privé àRastignac
à boire et à manger ici, ils se sont fait plaisir, (et faisait une fixette sur Madonna à l'époque...) ; y a du boire, et du manger, dans le bon Macbeth par exemple est vraiment bien cool.
- nicola › Envoyez un message privé ànicola
J’aime bien le gros bordel mal rangé de ce disque. Je me demande si ce n’est pas mon deuxième achat d’eux, après Dirty.
- Note donnée au disque :