J’ai d’abord pensé que le nom venait du magnifique film danois, ‘When animals dream’ mais il semble qu’il n’en soit rien; Gözde Düzer, musicienne et chanteuse turque aujourd’hui mariée au batteur de Then comes Silence et relocalisée en Suède, souhaitait simplement affirmer son soutien à la cause végane et aux droits des animaux. Une chose est certaine, le visuel de ce projet est extrêmement fort et glauque, l’artiste décrit d’ailleurs sa musique comme de la ‘haunt wave’. L’ennui, c’est que si en photo et sur scène (les shows ont l’air déments), ça envoie du bois, le disque me laisse un arrière-goût mitigé. Attention, en soi-même ce ‘Body horror’ est plutôt un bon disque, efficace, dansant, avec un minimum d’ambiance et des compositions béton pour le dancefloor (‘Sleep paralysis’, ‘Blackout’…); il m’évoque une sorte de version dark wave du ‘That total age’ de Nitzer Ebb: structures minimales axées sur une rythmique pêchue assez binaire, agrémentées de quelques bruits et effets. Certes, madame a sa spécificité (l’utilisation d’un theremin), chante bien, s’est crée un univers personnel mais qui ne transpire pas assez dans ses compositions. A une époque où la dark wave minimale est un genre (trop ?) couru, Aux Animaux n’apporte pas grande chose pour se distinguer des Boy Harsher, SYZYGYX, New Haunt et consort, même le sample ‘Listen to them, the children of the night…’ est devenu si cliché qu’il est presque décevant de l’entendre en intro du pourtant bon ‘Night’. Le décalage entre l’imagerie macabre et les chansons n’en ressort que davantage. Je le répète, aucune composition n’est mauvaise, au contraire, mais j’attendais un petit plus vu le travail intégral et poussé sur Aux Animaux en tant que projet complet. Je n’obtiens au final qu’un album de dark wave de plus, réussi, que je ne regrette pas de posséder (et dont je ne déconseillerai certainement pas l’achat) mais manquant du shot épicé et sombre que j’attendais de sa part.