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Black Heroin Gallery › Feast of bats

cd • 10 titres

  • 1Cover her horns
  • 2Gargoyle projekt
  • 3Taste of worms
  • 4Dreadful wish
  • 5His beautiful darkness
  • 6As she slumbers
  • 7The boy who married the spider-face girl
  • 8Hush, hush, hush, here comes the Bogeyman
  • 9Twig skeleton
  • 10Take this rose

informations

Wormhole studios, Santa Clarita, California, USA, Novembre 2021-janvier 2022.

line up

Eyajo December Joseph (chant, guitare sèche, clavier, congas), Krystal Fantom (guitare, choeurs), Ton F. Corpse (basse, batterie), Dracul Grotesque (basse)

chronique

J’aimerais que Black Heroin Gallery sortent plus de disques ou alors, c’est peut-être mieux qu’ils n’en sortent pas tant mais d’une telle qualité ? Ce qu’ils jouent, c’est le deathrock désespéré tel que je l’aime, quelque part entre la désespérance de Christian Death et la fougue de Mighty Sphincter. J’avais adoré leur premier essai dont on retrouve d’ailleurs les deux meilleures pièces dans des versions légèrement différentes, épurées et tout aussi jouissives (‘His Beautiful darkness’, sa valse funèbre éthérée au parfum de catafalque et le splendide ‘As she slumbers’ avec son riff à transpercer l’âme). ‘Feast of bats’ s’inscrit nettement comme le successeur de ‘The dreadful dead of Hoop Snake Hollow’, avec un je ne sais quoi de plus sobre mais d’encore plus inéluctable. La pierre de voûte demeure selon moi la timbre plaintif de Eyajo December Joseph, on y ressent la douleur du jeune Rozz Williams de ‘Deathwish’ mais version adulte, ce qui est presque pire car même cette douleur est devenue cynique et résignée avec les années. Les arrangements sont de toute beauté, le combo n’aime pas trop la linéarité, les compositions sont donc riches en cassures, accélérations, ponts, passages dépouillés soulignés au synthé, reprises épiques. A mon sens, pénétrer dans ce disque est comme pénétrer dans l’antre d’un excentrique désabusé qui s’est installé dans un caveau, joue avec des marionnettes aux effigies d’anciennes conquêtes ou amis, brasse les cartes de tarot pour invoquer un futur perdu depuis belle lurette. Une sorte de royaume solitaire à l’image de celui de V dans le film ‘V for Vendetta’ ou du Fantôme de l’Opéra. Les chansons sont parfois puissantes tout en se repliant sur elles-mêmes (‘Gargoyle projekt’), inéluctables avec un faux sourire de joker au lèvres (‘Taste of worm’), mystiques et inquiétantes comme un conte des milles et une nuits aux atmosphères viciées (‘Dreadful Wish’), conquérantes et revanchardes contre le monde (‘The boy who married the spider-face girl’ qui ravira celles et ceux qui portent le deuil de Mighty Sphincter). Les accords de piano de ‘Take the rose’ soulignés par un jet de clavier glacé, des gémissements de guitare tombale confirment l’inéluctable exil de créatures rejetées du monde dont on ne peut que partager le destin tragique. En deux disques, les Américains se hissent dans le haut de classement de celles et ceux ayant explorés jusqu’aux entrailles l’aspect le plus gothique du deathrock.

Chef-d'oeuvre
      
Publiée le vendredi 24 novembre 2023

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    SEN Envoyez un message privé àSEN

    Encoure une belle découverte by Shelleyan, j'adhère, j'adore !

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