The House Of Usher › Pandora's box

Bon, il me restait un album de ma collection non chroniqué; longtemps que je ne l’avais écouté, j’ai eu beaucoup de plaisir à le faire mais je me suis méfié. Quelques écoutes de plus et le soufflé était partiellement retombé. Pourtant ‘Pandora’s box’ est bon, comme tous les albums de The House of Usher, aucun n’est mauvais mais combien sont réellement excitants ? C’est une autre question. Comment ce groupe à la longévité honorable a-t-il fait pour ne signer aucun tube vraiment mémorable si ce n’est ‘Wrecked in Faith’ ? J’exagère, le combo a singé de belles choses et n’est pas supposé représenter une machine pour hit-parades mais toujours est-il que je me suis quand même posé la question plus en détails (je l’écoutais dans mon bain, j’avais du temps à perdre) pour en arriver à cette conclusion: trop lisse. Le souci des Allemands réside déjà dans une instrumentation où aucun élément n’est jamais réellement mis en valeur, pas de riff incisif, pas de parties de clavier à fredonner sous la douche, tous les instruments jouent leurs lignes en un mixage équitable. C’est cohérent mais un peu plat au rendu; qui plus est les tempi choisis sont assez confortables, ni trop lents ni trop rapides et les compositions ne sont pas marquées par des accélérations, des cassures, des passages dépouillés ou autres astuces permettant de relever la sauce. Idem pour le chant, Jörg a un beau timbre profond, agréable, il chante bien mais demeure assez neutre dans ses intonations, n’implique pas des masses d’émotions (attention, j’ai pas dit que c’était dénué d’âme). Résultat: les albums de The House of Usher, depuis quelques années, ont perdu la petite étincelle des débuts et s’écoulent de manière plan-plan, un goth rock tranquille, plutôt riche dans l’écriture mais sans réelle pointe qui dépasse. En ce qui me concerne, je les redécouvre avec joie après un silence de quelques mois mais après trois ou quatre écoutes, je les replace poliment sur l’étagère jusqu’à la prochaine fois, ce n’est pas le truc que je vais tourner en boucle durant trois semaines. Dommage car les artistes ont diversifié les thèmes, proposent des réflexions soignées, intéressantes, dépassant largement les aspects roman gothique des débuts. D’ailleurs, comme ses prédécesseurs, ce skeud propose son lot de bonnes chansons: ‘How far can we go’, ‘Not your friend’… Mais rien non plus qui ne donne envie de se jeter contre les murs. Impossible donc pour moi de conseiller ou de déconseiller cet album car il est bon et je serai sûrement ravi de le réécouter l’an prochain, tout comme ‘Radio Cornwall’ ou ‘Angst’ mais bon, il date de 2011 et quatre disques sont sortis depuis, sans que je n’aie réellement envie d’y jeter une oreille… Pour user de l’anglais, I like The House of Usher, I don’t love them… Frustrant.