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Marduk › Memento mori

cd • 10 titres • 41:57 min

  • 1Memento mori03:30
  • 2Heart of the funeral02:23
  • 3Blood of the funeral05:05
  • 4Shovel beats sceptre05:02
  • 5Charlatan04:12
  • 6Coffin Carol04:02
  • 7Marching bones04:03
  • 8Year of the maggot04:14
  • 9Red tree of blood03:50
  • 10As we are05:36

informations

Enregistré au Endarker Studio entre septembre 2022 et mars 2023

line up

Morgan Steinmeyer Håkansson (guitares), Daniel Rostén (chant, basse, guitare [3, 10]), Simon Schilling (batterie)

Musiciens additionnels : Magnus Devo Andersson (basse), Joel Lindholm (basse), L-G Petrov (chant [10])

chronique

Mine de rien, cela faisait 5 ans qu'il n'y avait pas eu de nouvel album de la part des Suédois de Marduk. Rien de neuf depuis "Viktoria" sorti à l'été 2018. Une éternité pour la bande à Morgan. Entre temps, la formation a connu de multiples changements de line-up, avec le départ du batteur Fredrik Widigs, remplacé par la machine de guerre Simon "Bloodhammer" Schilling (ex-Belphegor), puis celui du bassiste de longue date, Devo Andersson. Son remplaçant, Joel Lindholm, qui a participé à l'écriture et à l'enregistrement de ce nouvel opus, s'est fait virer illico-presto en mai dernier alors que tout était bouclé, pour avoir fait un bras tendu lors d'un concert du groupe à Londres. Marduk se présente donc en cette fin d'été 2023 en mode trio. Alors que "Viktoria" représentait une sorte de suite de "Frontschwein", basée sur la deuxième guerre mondiale, le thème est tout autre ici sur ce "Memento mori", entièrement basé sur le temps qui passe, inéluctablement, jusqu'à la mort. Autant j'avais été un peu dur avec eux sur leur précédent album, autant là, ce "Memento mori" remet les pendules à l'heure ! L'album est d'une brutalité inouïe ! Marduk n'a jamais trop baissé de régime, restant toujours dans la frange la plus brutale du black metal à la suédoise. Mais là, au-delà même des compositions, la production est ici particulièrement crue, moins dans la lourdeur noire mais beaucoup plus dans l'agression primale. De plus, l'apport de Simon Schilling derrière les fûts est indéniable, telle une chape de plomb alliée à une dextérité impressionnante, l'Allemand s'impose comme une valeur sûre de l'attirail mardukien. Et enfin, Daniel Rostén (qui n'utilise pas pour la première fois de pseudonyme)... Cela fait presque 20 ans qu'il fait partie du groupe, qu'il s'est affirmé comme un frontman de choix ultra-charismatique et sans aucune compromission. Année après année, il a su apporter un nouveau souffle au groupe. Mais ici, il est passé à l'étape supérieure. Plus que jamais, ce "Memento mori" est SON album dans la discographie du groupe. Bien évidemment, Morgan reste le maître à bord, mais ici, 90% de l'album a été composé par lui (autant au niveau des paroles que de la musique). Seuls trois titres ont été co-écrits avec l'aide de Joel et/ou Morgan (ce dernier n'a ici composé aucune note de musique). Et pourtant, les riffs de guitares sont typiques de Marduk (on est loin d'un disque de Funeral Mist...). Jamais son chant n'a été aussi haineux et rageux. C'est tout bonnement ahurissant ici. Il ne cesse de s’époumoner sans aucune retenue ni artifice, il hurle à la face du monde sa haine totale et son dégoût de l'humanité. D'ailleurs, l'album est particulièrement centré sur le chant avec peu de parties purement instrumentales en comparaison avec celles hurlées. Plus que jamais, il représente le chanteur de black metal par excellence. Et cela transpire ici comme jamais auparavant. Au niveau du son, je voudrais aussi ajouter que la basse est particulièrement présente ici, mettant bien en avant l'aspect rugueux du disque. Concernant les compositions, elles sont bien évidemment massives et surtout d'une intensité dingue. Ça blaste à mort ! Le début de l'album est à ce titre totalement fou. Autant "Memento mori" et "Heart of the funeral" sont des titres courts et géniaux avec quelques moments de respirations, autant le single "Blood of the funeral" est fou, d'une intensité et d'une brutalité sans nom, avec une impression d'urgence qui ne s'arrête jamais ! Ils l'avaient déjà joué en concert avant la sortie de l'album et déjà à l'époque je trouvais que c'était particulièrement bourrin, mais là, sur album, c'est l'apocalypse. "Panzer division Marduk" à côté, c'est soft ! La deuxième partie du disque est dans le même tonneau, avec peu de répit, donnant même une impression de trop plein à la première écoute. Mais plus on persévère plus on s'aperçoit de subtilités vraiment bien pensées, le rythme ternaire de "Charlatan" (que j'ai vraiment mis du temps à apprécier), les ambiances à la basse de "Year of the maggot" (plus death metal que purement black metal d'ailleurs), le riff de "Coffin Carol" rappelant celui de "Fistfucking God's planet". "Marching bones" et "Red tree of blood" sont énormes avec d'excellents refrains, et toujours dans le rouge, toujours ! Et au milieu de tout cela, on a deux morceaux plus lents, la complainte "Shovel beats sceptre" qui sépare en deux l'album et le final "As we are", totalement décalé par rapport au reste de l'album avec un côté martial bien présent (et un son de batterie totalement différent) avec en invité le défunt LG Petrov d'Entombed, décédé début 2021, qu'on croirait entendre de son lit de mort avec des vocaux fatigués récitant ce memento mori. Une fin à l'image de l'album, totalement en phase avec son sujet ! Avec le temps, on aurait pu penser que la formation allait lever le pied et jouer plus sur les ambiances que l'agression pure. C'est l'inverse qui se passe ici. Marduk réussit ici à se renouveler tout en gardant son identité et toujours dans un style d'un extrémisme sans bornes. Non, la mort n'est pas belle et elle ne l'a jamais été. Elle est souvent brutale et arrive sans prévenir, et cela se ressent totalement à l'écoute de ce disque. Plus que jamais Marduk est à la pointe de la scène black metal et il le prouve à nouveau avec un "Memento mori" admirable et impressionnant !

Très bon
      
Publiée le lundi 9 octobre 2023

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Note moyenne        5 votes

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Etienne20399 Envoyez un message privé àEtienne20399

LG Petrov a Chanté sur un titre alors que le Cancer le dévorait jusqu'a l'os et qu'il se savait condamné Sur un album qui s'appelle Memento Mori LA CLASSE

Note donnée au disque :       
mardouk Envoyez un message privé àmardouk

Je me retrouve à 100% dans cette (chouette) chronique. Personne ne semblait avoir remarqué que Morgan n'a rien écrit, ou encore la copie du riff de Fistfucking god's planet. Et pareil, avec le recul, Viktoria fait un peu tâche dans la discographie du groupe. Merci !