Vous êtes ici › Les groupes / artistes › E › Eyeless In Gaza › Photographs as memories
Eyeless In Gaza › Photographs as memories
- 1981 • Cherry red BRED 13 • 1 LP 33 tours
lp • 13 titres
- 1Seven years
- 2Fixation
- 3Looking daggers
- 4From A. to B.
- 5Clear cut apparently
- 6Speech rapid fire
- 7John of Patmos
- 8Knives replace air
- 9Faceless
- 10In your painting
- 11A keepsake
- 12Whitewash
- 13No noise
extraits vidéo
informations
Woodbine Mobile Recording Studio, Leamington Spa, Angleterre.
line up
Martyn Bates (chant, stylophone, saxophone, orgue, synthé, guitare, effets), Pete Becker (batterie, violon, basse, voix, programmation, trompette, effets, piano jouet)
chronique
Certains groupes sont sans limites, inclassables. Quand on évoque pareilles étiquettes, on imagine une bande de délurés complètement barrés fascinés par les serial killers et hurlant leur haine du monde, leurs excès libidineux, au sein d’un combo grindcore ou black metal histoire de ne pas finir en asile ou entre quatre planches, ou alors des fans de jazz extrême essayant de croiser polka, zouk et musique concrète. Eyeless in Gaza est un groupe sans limite, inclassable, un groupe pop. Ce duo est un véritable OVNI dans le domaine, enregistrant tout ce qui leur passe dans la tête, expérimentant, improvisant, structurant selon leur bon vouloir. Je rejoins Progmonster lorsqu’il évoque une filiation directe avec Joy Division et parle d’une ‘exhibition d'un mal-être profond totalement impudique qui vous laisse livide’. C’est en 1980 que le duo lance son premier opus dont la pierre d’achoppement demeure le chant de Martyn Bates qui n’est pas sans évoquer l’exubérance libre d’un Kirk Brandon et dans une certaine mesure (dans un style différent) celle d’un David Eugene Edwards. Toute personne allergique à ce timbre juvénile qui en a gros sur la patate sans chercher à forcément être agressif est presque condamné à ne pas apprécier le groupe. Attention, la musique est assez fantastique elle aussi, minimale, empruntant clairement à la cold wave et au post punk mais jouée dans une optique quasi dark folk. Nos Britons se foutent en effet bien de coller une boîte à rythmes pour sonner plus sexy, on laisse tourner un thème de clavier, on complète par une boucle de basse ou l’inverse, on rajoute quelques bruits bizarres (‘A keepsake’), un saxo grinçant, parfois un ersatz de percussions ou une boîte cheap (‘John of Patmos’, ‘No noise’), la guitare sort du frigo ou gratte impulsivement ses cordes sales. Pas de couplet/refrain bien évidemment, peu de variations rythmiques, un aspect émotionnel impudique dans la voix, aucune tentative de pondre des hits et pourtant la mélodie n’est en rien négligée, au contraire (‘Faceless’, ‘Seven years’ et j’en passe). Cette musique urgente est pourvoyeuse d’une aura vraiment particulière limite mystique de par un choix pertinent des sonorités et ce chant complètement possédé. Sur ce premier opus, Eyeless in Gaza pourrait être l’un de ces duos croisés au coin d’un pub ou dans le métro, sauf qu’il joue dans une pièce de briques sombre et étroite sous une lumière blafarde, qu’il semble parfois perdre l’envie de contrôler sa musique pour la laisser exister par elle-même. J’ai toujours été fasciné pour leur nom, la terrible et étrange mélancolie qu’il évoque, la même qu’on retrouve dans leurs morceaux.
Dans le même esprit, Shelleyan vous recommande...



dernières écoutes
tags
- Jaune (288)
- pochette enfant (213)
Connectez-vous pour ajouter un tag sur "Photographs as memories".
notes
Note moyenne 2 votes
Connectez-vous ajouter une note sur "Photographs as memories".
commentaires
Connectez-vous pour ajouter un commentaire sur "Photographs as memories".
- ProgPsychIndus › Envoyez un message privé àProgPsychIndus
Groupe que j'ai eu du mal a apprivoiser au début , ils sont tellement étrange et fascinant a la fois. Mais ils ne me quitte plus depuis 20 ans, leur univers est unique et inimitable, minimaliste et complexe à la fois. C'est cool de voir cette album chroniqué ici. Ceux qui suivent sont superbes aussi. Comme toi le nom me fascinait a l'époque, les pochettes aussi. Eyeless in Gaza c'est une voix et une ambiance bien particulière, je les ai vu en concert, très beau souvenir d'un groupe touché par la grâce.
- Note donnée au disque :