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Gioacchino Rossini (1792-1868) › Stabat mater

10 titres - 65:15 min

  • 1/ Introduzione «Stabat mater dolorosa» 9.55
  • 2/ Aria (ténor) «cujus animam gementem» 6.45
  • 3/ Duetto (soprano 1 et 2) «quis est homo» 7.16
  • 4/ Aria (basse) «pro peccatis suae gentis» 5.07
  • 5/ Coro (a cappella) e recitavo (basse) «eja mater, fons amoris» 8.45
  • 6/ Quartteto (soli) «sancta mater, istud agas» 8.45
  • 7/ Cavatina (soprano 2) «fac, ut portem christi mortem» 5.07
  • 8/ Aria (soprano 1) e coro «inflammatus et accensus» 5.16
  • 9/ Quartetto (chœur a cappella) «quando corpus morietur» 5.44
  • 10/ Finale «amen. In sempiterna saecula» 5.53

informations

Günther Breest (directeur de production) ; Hans Weber (directeur de l’enregistrement) ; Hans-Peter Schweigmann (Ingénieur du son)

line up

Katia Ricciarelli (soprano 1) ; Lucia Valentini Terrani (soprano 2) ; Dalmacio Gonzalez (ténor) ; Ruggero Raimondi (basse) ; Philarmonia Chorus (Heinz Mende, maître des cheours) ; Philarmonia Orchestra ; Carlo Maria Guilini (Direction)

chronique

  • musique sacrée-romantique

Voici une œuvre bien difficile à cerner, à classer en tout cas. D’une puissance lyrique incontestable, souvent sombre, elle est aussi largement illuminée d’arias légers, de thèmes mélodiques aussi délicats qu’optimistes, de moments théâtraux comme seul l’auteur du «Barbier de Séville» savait en offrir. De la force obscure et pesante de l’introduction, toute en ténèbres de cordes graves et harmonies profondes, à la déclamation dévastatrice et pathétique de l’Amen final, avec ses abysses de silence, ses fureurs, ses voiles éthérés de chœurs lointains, on croisera des violences chorales puissantes, des soli aériens de plein soleil, des airs tristes et peinés d’une beauté merveilleuse, des chœurs A-cappella d’une grandeur grave et sombre. Brouilleur de pistes, Rossini insinue la douceur au détour des lignes les plus douloureuses, le soleil radieux là où d’autres ont cherché la pluie. Son Stabat Mater est ainsi surprenant et sans atmosphère unique, l’une des pièces les plus bigarrées et expressives du genre. La mélancolie simple et délicate du «quis est homo» est aussi régulièrement traversée de ces éclats d’orchestre, presque truculents… mais les soprani chantent à leur tour, sur un tissu de violons émouvants et de hautbois. Rossini crée aussi le mouvement, l’expression et l’événement, jouant sur les impacts dynamiques, les thèmes rythmiques pompiers et sonores qui préparent aux déclamations puissantes de la basse (pro peccatis…). Là encore, entre deux moments de passion douloureuse, la joliesse d’une ligne plus calme qui s’interpose soudain vient adoucir le propos, l’alléger, le colorer de clarté avant que ne reviennent les lourdes menaces de l’orchestre. Puis le choeur A-cappella, comme un vol de bourdon dans le fond d’une église, d’abord solennel, grégorien, puis soliste… puis entrent les voiles féminins, retenus et mystiques. Enfin viendront «inflammatus…», le «quando corpus…» et le dantesque final. Aria déchaîné sur accès de cuivres répétitifs, tout en puissance et impact… A-cappella du fond des âges à la lenteur mortuaire… Amen de roche et virtuosité polyphonique, peu à peu poussée vers la puissance pure. Rien à faire : ce Stabat Mater est parmi les plus difficiles à saisir. Il s’agit d’une œuvre d’une grande richesse d’écriture et d’ambiance, de vocabulaire, de densité. Les moments graves y côtoient l’allégresse voire l’ironie, les silences tristes succèdent aux envolées joyeuses et les furies chorales et orchestrales rompent soudain le plus léger des arias. La seule chose qui soit constante, c’est la qualité exceptionnelle de l’écriture ; équilibre des plans, gestion de toute sorte de dynamiques, science des couleurs et textures de l’orchestre : Rossini savait précisément ce qu’il faisait. L’œuvre réserve ses surprises, ses coups de poing et ses larmes, ses sourires et ses danses. Elle s’impose. Incontestablement.

note       Publiée le samedi 28 septembre 2002

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    Nicko Envoyez un message privé àNicko  Nicko est en ligne !
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    Né un 29 février, je vais écouter "Guillaume Tell" ce soir pour fêter ça !

    Tomas Chatterton Envoyez un message privé àTomas Chatterton
    Tout le romantisme italien qu'il soit musical ou litteral est perceptible dans toute l'oeuvre de Rossini et en particulier sur ce Stabat Mater . Dire que les romantiques trouvaient deja leur monde triste alors qu'ils avaient Rossini , qu'est-ce qu'on devrait dire alors nous !
    Note donnée au disque :