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In The Nursery › Twins
- 1994 • ITN Corporation corp 009 • 1 CD
cd • 13 titres
- 1Timbre
- 2Twins
- 3Workcörps
- 4Profile 63
- 5Huntdown
- 6The outsider
- 7Judgement of Paris
- 8JoaQuin
- 9+
- 10Intertwine
- 11Breach birth
- 12Arm me, audacity
- 13Butyrki
informations
Morceaux 1 à 10, Flexible Response, Bradford, Angleterre, mars 1986.
Les morceaux 11 à 13 sont extraits du EP 'Temper'. https://inthenursery.bandcamp.com/
line up
Klive Humberstone (chant, musique), Nigel Humberstone (chant, musique)
Musiciens additionnels : Gus Ferguson (violoncelle), Elaine McLeod (chant féminin)
chronique
‘Hin, hin, tu les confonds jamais ? T’as jamais eu envie de te les faire les deux en même temps ?’ et j’en passe; durant les trois ans où je suis sorti avec une jumelle, j’en ai entendu des remarques pas finaudes de tous les beaufs du coin. Les jumeaux fascinent, c’est indéniable, ce qui alimente nombre de légendes urbaines à leur sujet. Les Humberstone, c’est par leur musique qu’ils séduisent même s’ils n’ont pas eu peur d’affirmer d’emblée leur identité particulière en baptisant leur premier vrai LP ‘Twins’. Un disque que j’avais un peu négligé au début des 90s tout à ma découverte du In the Nursery néoclassique alors qu’aujourd’hui il s’inscrit comme mon favori (ou du moins dans mon top 3) du duo. Il est exact qu’il n’est pas le plus représentatif de leur longue carrière même si tous les thèmes chers sont présents à commencer par le goût des percussions. Moins martiales, volontiers tribales, exprimées dans une pure tradition EBM teintée de relents indus qui a dû en inspirer plus d’un. A commencer par Albin Julius qui s’est probablement délecté de ‘Timbre’ (qu’il copiera) constitué de chants bulgares. Une petite mise en bouche bien agréable avant d’entrer dans le vif avec ‘Twins’, de l’EBM cognant dans ce qu’il a de plus sec, tranchant. Pas la moindre fluidité, de basse dansante, que des rythmes ultra desséchés, les vides étant comblés par des crissements, des bruits, des nappes inconfortables. Etonnamment les jumeaux chantent et c’est plutôt pas mal, à se demander pourquoi ils n’ont guère poursuivi. ‘Workcorps’ poursuit dans une veine similaire, quelque part entre ‘Buried dreams’ (la version squelettique) et Front 242. Cette musique axée sur le rythme n’a pas pour vocation de faire danser, les percussions n’évoluent pas au rythme du corps, les loops créent le malaise tout en fascinant. L’explication est que les beats ne sont pas spécialement binaires, ils évoluent plutôt en martèlements de grosse caisse électronique ou roulements, ponctués de snares, comme cela se faisait beaucoup dans les 80’s; pas question pour autant d’ajouter de la chair, les interstices sont comblés à coups de violoncelle maladif au mieux, de samples agressifs et chelous (‘Huntdown’) au pire, sans jamais tisser une trame continue. L’auditeur(trice) reste coincé(e) dans une forme de tension qui ne se délie jamais complètement. Pour autant la dimension ambient suggérée par ‘Timbre’ est aussi présente, de même que la mélancolie nostalgique qui deviendra la patte des jumeaux ainsi ‘The outsider', évoquant quelques échos de Trisomie 21 ou ‘Judgement of Paris’ en nappes tristes accompagnées de vocaux féminins, quant à ‘Joaquin’, il s’éloigne quelque peu du martèlement purement EBM pour une option martiale nappée de piano glacial (une constante par la suite) encore agrémenté de sonorités grinçantes. Là encore, les vocaux masculins sont fort à propos. Après l’interlude ‘+’ nostalgique au piano, l’album se conclut par le retour à l’EBM sec nu sans cesse dans la retenue de ‘Intertwine’. Je ne saurais pourtant trop recommander la réédition incluant en bonus le EP ‘Temper’, une merveille. Deux compositions EBM tribal indus de premier choix, glauques, agressives, dans leur jeu de retenue, le choix des sonorités, l’aura martiale s’en dégageant (‘Breach birth’) avec au milieu une perle d’ambient funèbre avec voix enfantines (‘Arm me, audacity’) comme une cérémonie d’adieu au bord de la mer (clairement l’un de mes morceaux favoris de toute la carrière du groupe). On en a trop peu discuté en 1986 mais d’emblée les jumeaux Humerstone posaient avec cet album les bases d’une carrière unique et inspiratrice, hors de tout sentier convenu. Une définition de ‘culte' ou simplement de symbiose gémellaire ?
note Publiée le mercredi 13 septembre 2023
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- allobroge › Envoyez un message privé àallobroge
Groupe emblématique à la qualité relativement constante assez incroyable et leurs concerts wagneriens, tudieux, c'est ce que j'ai vu de mieux avec ceux de KJ.
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- Shelleyan › Envoyez un message privé àShelleyan Shelleyan est en ligne !
SEN, j'en suis un peu à la même que toi. J'avais plus écouté depuis des années et je ne sais sur quelle impulsion, je suis allé fouiner sur leur bandcamp et bang, la passion que j'éprouvais pour eux est revenues intacte...Je réécooute et découvre à la louche ce mois-ci ^^
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- SEN › Envoyez un message privé àSEN
je ne saurais que trop te remercier pour cette chronique qui m'a fait me replonger dans la disco du groupe et aller explorer les albums que j'avais jamais pris la peine d'écouter... ça me rappel juste pourquoi j'aimais ce groupe et je comprends pas pourquoi je l'ai perdu de vu aussi longtemps... Maintenant va falloir rattraper le retard dans leur discographie parce qu'il y'a de la pépite ^^
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- Richard › Envoyez un message privé àRichard
Sans conteste mon préféré de la première période des frangins de Sheffield, mais j'avoue que c'est justement les travaux néo-classiques qui me touchent le plus. A ce titre, les albums instrumentaux qui accompagnent des films muets des années 1920 sont des petites merveilles totalement envoûtantes.
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- ProgPsychIndus › Envoyez un message privé àProgPsychIndus
Un superbe album qui me fait toujours penser à Death in June sur certains morceaux, j'ai toujours préféré les début a la période néo classique qui me gonfle et m'ennuie.
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