Pourquoi la discographie de Tex & The Horseheads n’a-t-elle fait l’objet d’aucune réédition ou de mise en compilation ? Sans doute qu’ils n’intéressent personne aujourd’hui ? Comment expliquer à un jeune qui était Texacala Jones, cette drôle de nana au look goth de chez goth qui chantait de la country transformée en punk gothique en s’éclusant du Jack Daniel’s au goulot ? Je pourrais lui expliquer qu’il s’agit d’une sorte de pendant à The Gun Club spécialement sur ce second opus un brin moins cowpunk mais encore faudrait-il que le nom lui dise quelque chose… Toujours est-il que moi, je l’aime beaucoup ce second disque, témoin des essais de certain(e)s de faire se croiser le rock’n’roll pur et dur avec un univers gothique de bord de route, où les chandelles, les rosaires, côtoient les verres de tequila, les mégots de clopes et de cigarillos, sous le regard de vierges dont les portraits ornent le devant des bars ou les chiottes, du moins dans le fantasme... ‘Life’s so cool’, c’est du rock country pur jus mais teinté d’une aura légèrement obscure héritée de la révolte du punk, une musique traditionnelle malmenée par de jeunes citadins en décalage noyant dans la défonce et leurs groupes l'ennui et leur manque de perspectives. Ca sent la fumée, la sueur, les relents de gnôle mais avec une touche d’érotisme paresseux en arrière-plan (‘I’ll quit tomorrow’) et ça tisse des liens avec plein de gens originaires de coins différents, The Gun Club et les Lords of the New Church en tête. La vie, on la bouffe, on la boit mais parfois, c’est moins drôle (‘Big house part III’), elle nous jette à terre, nous envoie en prison à coups de santiags au cul… Heureusement que le démon du rock’n’ roll nous file un coup de trique pour vite remonter la pente (‘Bartender Sam’). Sans surprise, les essais les plus post punk goth (‘Bandana’, ‘Tumbleweed’, le splendide et bourré ‘It’s a happening’ où le timbre râpeux de panthère de Texacala Jones fait merveille) remportent majoritairement mon adhésion mais tout l’album s’écoute comme un vrai road movie de gueules cassées sauf qu'à l'image de la couverture, tout est faux et qu'en guise de routes sans fin, on se heurte surtout aux briques des chiottes d'un bar miteux de La Cité des Anges. Pas grave, on fera avec...