Mauvais, nu, noir, os… BBBB, rien à voir avec celles de Brigitte ; la bassiste Elena M. Rosa Lavita et le vocaliste Samuele Innocenti nous convient à une forme de transe chamanique ultra intimiste, anxiogène, à coups de basse aléatoires, de crissements, de vocaux gutturaux expectorant les mots comme on crache du pus. Pas de rythme, c’est la basse qui marque les coups mais ils s’emmêlent très vite, dégénérant en confusion sentimentale tandis que la voix chuchote, râle, se tord en des imprécations terrifiantes. Ce mini, c’est comme se retrouver dans une hutte de sudation trop petite dans laquelle on devrait se recroqueviller ; bien vite, la place vient à manquer pour cohabiter avec les démons que l’on exorcise qui paraissent nous grimper sur les épaules, nous polluer les oreilles avec leurs borborygmes. Les artistes ont choisi de séparer leur composition en quatre parties mais en réalité elles constituent bel et bien l’ossature de la même cérémonie, un moment intense dépourvu de lumière et d’oxygène qui s’achève au milieu des bruissements comme si l’on fouillait la terre pour y enterrer des restes. Bad bare black bones, une vrai profession de foi que les Anglais résument par ‘bad to the bone’. À croire que se faire mal est un plaisir… 4,5/6