Ennio Morricone › For a few dollars more / Et pour quelques dollars de plus

On ne change pas une équipe qui gagne (et ce sera le cas durant toute la carrière de Sergio Leone). Pour ce deuxième volet de la trilogie de l'homme sans nom, "Pour quelques dollars de plus", Ennio Morricone continue la mise en musique de l’œuvre de son compatriote. Ici, le propos se fait plus inquiétant et sombre. La BO est beaucoup plus courte avec des morceaux plus concis, sans grandes envolées, mais tout en gardant une qualité de composition admirable. Le rendu est majestueux et limite solennel avec toujours ces trompettes puissantes. "Osservatori osservati" est quant à elle noire, mais vraiment, pleine de tension, avec des effets sur des notes longues qui seront utilisés plus tard sur la BO du "Crime de l'Orient Express" par exemple ou sur d'autres BO de Morricone à l'instar de "L'attentat". Ce titre est quand même bien différent des autres de cette BO, en réel décalage. Le disque est légèrement plus haché avec une succession de morceaux disparates mais toujours d'une très grande qualité et une interprétation optimale. On a en vrac un morceau de saloon au piano, une comptine avec le son d'un carillon ou des plans de musique concrète, mais l'ensemble donne tout son sens au film (ce qui est le but à l'origine !). On retrouve aussi, bien évidemment, le thème du film bien connu, et repris à maintes occasions, ici simplement sifflé mais dont le résultat est super puissant et intense, toujours secondé par une orchestration parfaite. Même si je trouve cette BO un peu trop courte, à peine plus d'un quart d'heure, j'ai toujours eu un faible pour cet album varié. Et puis quand même, Ennio Morricone et Sergio Leone, c'est l'assurance d'un résultat époustouflant. J'aurais juste aimé une suite plus imposante comme sur le premier volet pour accentuer la puissance de cette œuvre. Cependant, le résultat reste tout de même largement recommandable. Les évolutions et arrangements imposent petit à petit le style si reconnaissable d'Ennio Morricone. Rarement un compositeur aura si bien su retranscrire en musique l'atmosphère des films et ce deuxième volet ne fait pas exception.