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Public Image Limited › End of the world

cd • 13 titres

  • 1Penge
  • 2End of the world
  • 3Car chase
  • 4Being stupid again
  • 5Walls
  • 6Pretty awful
  • 7Strange
  • 8Down on the clown
  • 9Dirty murky delight
  • 10The do that
  • 11L F C F
  • 12North west passage
  • 13Hawaii

extraits vidéo

informations

Yellow Shark Studios, Cheltenham, Grande-Bretagne; Vada Studios, Alcester, Grande-Bretagne.

line up

John Lydon (chant), Lu Edmonds (guitare), Scott Firth (basse), Bruce Smith (batterie, percussions)

chronique

‘Hawaii’ ? L’Eurovision ? Pas jouasse tout ça… Ok, hommage à son épouse de près de quarante ans atteinte d’Alzeimer, ça pose le truc différemment, c’est vrai qu’il a dû déguster le Johnny, il a même fini par nous redevenir sympathique. Il faut en effet admettre qu’à force de surjouer son personnage, il commençait un peu à nous les briser. La provocation, le non conformisme, oui, mais quand ils se déguisent en conservatisme de vieux blanc grognon dépassé par son époque (un comble !), ça le fait moins. De toute manière, notre rôle ici n’est pas d’analyser les facteurs mais de nous focaliser sur la musique dans sa vérité toute crue et la vérité toute crue, c’est que cet album est moyen. Il débute pourtant avec clairons et tambours. ‘Penge’, ‘End of the world’, ‘Car chase’, on retrouve le P.I.L. du début des 80’s, version apprivoisée certes mais percutante. Le son est minimal, post punk, beaucoup axé rythmique/voix, la guitare n’étant pas là pour la démonstration (bien que son taf direct et chirurgical soit à souligner) plutôt pour renforcer le côté agressif surtout sur les trois premières compositions, puis d’accentuer la touche clinique. John est en forme et il balance ses mots acerbes. On est contents, on est rassurés…Naturellement, vu ses vues étroites sur certains thèmes, il était à craindre qu’il nous ponde quelque chose pour étaler ses positions et c’est bien ce qui arrive avec un ‘Being stupid again’ sympa musicalement mais embarrassant dans ses paroles, attaque en règle contre la jeunesse d’aujourd’hui trop woke (‘How much money for that education? I’m not paying’, douteux pour un exilé au Pays de l’Oncle Sam qui justement ne débourse pas un penny pour cette éducation), renforcée par des lignes ridicules dignes d’un Zemour (‘Men into women / And back into men / Being stupid again… Being students again”). Il en rajoute une couche avec ‘Walls’ nettement plus dépouillé, groovy, porté par la rythmique, la guitare ajoutant simplement quelques touches fraîches, contant plus que chantant ses vues comme quoi nous avons besoin de murs pour nous protéger de… La race humaine. Ouaip, Johnny, on t’a connu plus pertinent, reste carotte et oublie la teinture orange. L’ennui, c’est que la suite de l’album va s’orienter dans ce schéma de composition. Lignes minimales destinées à servir de fond à ses déblatérions sur l’état du monde. ‘Pretty awful’ fait juste le taf malgré quelques tics de voix agaçants. Heureusement, ‘Strange’ plus mélancolique remonte la barre à ceci près que le groupe s’auto-plagie beaucoup; difficile de ne pas songer à une version ralentie de ‘This is not a love song’. ‘Down on the clown’ dégage une impression vaguement similaire mais s’en sort mieux avec ses influences dub lointaines, quelques licks rêches de gratte efficaces, un chant plutôt cool. Sauf que ça passe moins bien sur ‘Dirty murky delight’, mélange improbable de dub, de glam, de hip hop, avec un Lydon remarquablement énervant avec ses intonations chic de mauvais goût. La palme revient à ‘The do that’ et ses effets de sonorités agaçantes au possible sur fond de glam dub sec pas spécialement désagréable mais pas folichon non plus. On a franchement l’impression que le groupe s’est attelé à torcher ses cinq dernières chansons à toute vitesse pour respecter les délais de sortie; même sur les opus les plus moyens, j’avais rarement ressenti une telle vacuité. La pièce suivante sur laquelle le guitariste joue d’une seule main en regardant le plafond ressemble à tellement de compositions de P.I.L. qu’on se demande ce qu’elle vient foutre là. ‘North west passage’ relance la machine par son groove (au moins la basse aura assuré tout au long du disque) et quelques riffs du plus bel effet. Et on en arrive au fameux ‘Hawaii’ qu’on trouve presque bon tant la moitié de ‘The end of the world’ est terne. Il a pour lui cette aura de crépuscule, ses percussions étouffées un peu rituelles, une impression vaporeuse qui clôt l’opus à merveille mais on ne va pas se mentir, c’est pas un chef-d’oeuvre non plus. La bande à Lydon aurait pu nous sortir un bon mini mais ils ont opté pour un LP complet très moyen, peu inspiré, à l’image de son leader, cet énergumène échevelé au verbe sans concession destiné à la base à pourrir comme tant d’autres dans une pauvre existence malgré une intelligence vive qui se révélera une personnalité hors du commun, peut-être la meilleur incarnation de ce que le sauvetage punk avait pu apporter de génial à la société, aujourd’hui devenu une grande gueule amère, l’archétype même de ce que pourrait critiquer une jeune formation punk rock pleine d’idéaux. Pas la fin du monde, non, le début de celle d’une vision…

Moyen
      
Publiée le lundi 28 août 2023

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Note moyenne        4 votes

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asharak Envoyez un message privé àasharak

Une face A sympa, ensuite ça se gâte, surtout le deuxième disque qui est vraiment bof bof bof...

Message édité le 16-06-2024 à 22:31 par asharak

Note donnée au disque :       
nicola Envoyez un message privé ànicola

C’est quoi, la bien-pensance ? Si tu postes des revendications LGBT*, même sans être woke, sur Touitère, tu te prends une avalanche ultraviolente de merde d’extrême droite (y compris religieuses) et si tu postes des trucs d’extrême droite, ben heu, pas grand chose en fait. Les wokes ne sont pas toujours tendres ni fins mais l’extrême droite est bien pire : elle n’a aucune limite.

Quant à John, à mon avis, il a suivi bêtement Trump dans sa démagogie (les pauvres ont vu leurs conditions s’améliorer quand il était président ?) parce que Trump (en vrai par calcul électoral mais John n’a rien vu) osait soutenir (juste en parole hein, faut pas déconner non plus) les classes populaires contre les classes dominantes. John s’est fait berner comme un perdreau de l’année, ce qui n’aurait pas marché avec des punks un peu plus au fait.

Message édité le 29-08-2023 à 16:21 par nicola

Shelleyan Envoyez un message privé àShelleyan
avatar

la question des paroles est de mon cru, on peut faire abstraction, mais selon moi l'aspect inoffensif que vous soulevez pertinemment provient justement du fait que l'ami Johnny n'a rien de bien clair à transmettre... Curieux cette idée que la bienséance serait à gauche...Notre monde n'a rien de gauchiste justement, contrairement à ce que brandit l'extrême droite mais comme John n'est pas d'extrême droite, son discours est bancal et peu fourni... Ca sonne juste vieux réac'

Note donnée au disque :       
torquemada Envoyez un message privé àtorquemada

Je me posais la question exactement dans les mêmes termes en lisant la chro : être punk, c’est être gauchiste / anarchiste ou juste emmerder la bien-pensance ? Après avoir jeté une oreille au disque, ça n’a effectivement pas l’air fameux mais après tout on parle d’un groupe dont le dernier disque significatif a plus de 40 ans !

No background Envoyez un message privé àNo background

Première écoute et je rejoins SEN sur le côté inoffensif. Ce n'est pas réellement mauvais mais je ne le réécouterai pas, surtout que je n'ai pas encore creusé l'après Flowers of romance. C'est un peu de l'ironie tragique mais l'actualité mêle très bien Hawaï et End of the world... Sinon pour les paroles c'est une question de point de vue, ce disque est-il punk parce qu'il continue à être contre le discours mainstream (ici woke) ou est-il anti-punk parce qu'il dénigre les revendications d'aujourd'hui ?