Coquinou de ‘Vitrioli’, tu t’étais donc caché entre ‘Ciné romance’ et ‘Partners in Hell’ ? J’ai fini par te trouver quand même (ok, tu étais sur le Bandcamp mais j’ai eu du mal à te dénicher parmi toutes ces éditions vinyles colorées)… Que dire à ton sujet ? Que tes géniteurs ont bouffé du lion ? Le duo grec a monté ses critères et semble ne plus vouloir redescendre, sa dark wave sombre n’a jamais été aussi percutante, obscure, interlope, les mélodies sont excellentes, l’ensemble est rythmé, varié, les atmosphères bien que dansantes développent une atmosphère mystérieuse, inquiétante, comme on déambulerait dans un manoir aux néons sprayés de rouge épais traversés d'interminables couloirs mal éclairés, version nobiliaire de la maison de Buffallo Bill (celui du ‘Silence des Agneaux’) qui pourrait largement s’inviter à cette fête glauque auquel le chant grave de Joanna ajoute le cachet final. Là où Lebanon Hanover ont opté pour le froid, Selofan ont choisi les cendres. Les titres en duo sont tout bonnement glaçants (‘Ist die Liebe tot’) et si l’intro cinématographique flippante de ‘Un amor eterno’ laisserait croire à une légère accalmie, les vocaux chuchotés nous replongent aussitôt dans un slasher à la Argento. Le ton désincarné d’un ‘Living scandal’ (beau saxo mélancolique) apparait presque comme un répit, le temps de s’allumer une clope, de se dire que même tuer devient lassant. Un sale boulot mais il faut bien que quelqu’un le fasse donc on y retourne pour la ligne droite finale (même en imitant D.A.F. sur le 'Υστερία' de fin, c'est pas jojo) interprétée en grec, pas la langue la plus berçante du monde… La pochette résume bien finalement. Journal d’un tueur en série à domicile: ‘Aujourd’hui fut une journée ordinaire’…