Kahimi Karie › I Am a Kitten - Kahimi Karie Sings Momus in Paris

Kahimi Karie, c’est Cat’s Eyes sur les toits de Paris. Petit chaton qui fait ronron mais qui aimerait un peu plus depuis qu’elle a vu le corps nu dépucelé (littéralement) de son propriétaire. Se faire caresser la fourrure, c’est certe bien agréable, mais pourquoi a-t-il fallu qu’elle ne soit qu’un petit chaton ? Miaou, uwu !!!

Kahimi la fausse ingénue qui joue parfaitement (et très consciemment) son rôle d’égérie parisienne pour un autre étranger de passage, l’écossais Momus se glissant dans son costume le plus gainsbourgien depuis « Hippopotamomus ». C’est le milieux des années quatre-vingt dix, le style de Shibuya fait fureur. Paris, so chic. Paris pervers surtout; avec son Nikon 2, Kahimi la voyeuse prend des clichés pornos, « Toi tu prends des filles, je prends des photos », alors que les claviers jouent à fond la citation de l’homme à la tête de chou le plus célèbre de la francophonie. Et si Kahimi bute sur les mots, elle claque bien la langue sur « pute » ou « petit salaud ». Le charme délicatement sexuel de l’approximation. Pas dupe pour deux sous, elle endosse son costume de cabaret un brin décadent pour mieux tromper son monde, comme Fujiko (ou Magalie, en version française) dans Lupin the Third, habillée pour l’occasion par un Burgalat comme un poisson dans l’eau, une élégance à la française juste déviante comme il faut, pas du tout dans l’air de ce temps.

Et pourquoi pas un petit week-end à Rome le temps d’un « Vogue Bambini », parfaite chanson pop à la Momus que trahissent quelques pointillistes touches dissonantes; et « Giapponese a Roma » merveille de pur shibuya-key en forme de bossa-nova électronique et brinquebalante (la science des arrangements de Burgalat, à contre-courant total de tout ce qui se faisait alors) au texte en liste de clichés tellement touristiques qu'elle en devient ironique, ou comment faire rimer "bella ragazza", "Vespa" et "Fascista", avec l'irruption inopinée du trash au milieu du mignon (allusion sexuelle et blasphème au menu). Kahimie chante Momus à Paris. Ça fera un carton à Tokyo.