Allez, fouette cocher ! The Plague déboulent sur la cité sans défense, sauf si une ornière malencontreuse ne vient jeter à bas le carrosse (probablement un de ceux de Central Park prêté en vitesse pour un shooting photos et certainement à l’arrêt)… Les Américains pourraient incarner une version deathrock de Inkubus Sukkubus ou une incarnation mystique de 45 Grave, au choix, d’ailleurs leur chanteuse se situe plutôt sincèrement dans le trip mystique, wicca et tout. J’ai l’air d’un persifleur professionnel mais en réalité, ce skeud est très bon, assez surprenant au fur et à mesure des écoutes. On peut être déstabilisé légèrement par le chant au début car Margot Day en use de manière très cinématographique nous plongeant avec délice dans un film de sorcellerie sylvestre de la Hammer, glissant entre emphase, psalmodies inquiétantes, instants plus angéliques; en réalité elle chante très bien (en témoignent ses nombreux travaux depuis). D’autres détails parsèment l’album, par exemple l’usage fort judicieux d’une flute sur ‘Murder’ ou ‘Never die’ qui renforce l’atmosphère ‘maraudeurs de grands chemins’. Pour ma part, j’adhère totalement à cette impression de magie du fond des bois dégagée par ‘The plague’, les mélodies sont excellentes, la rythmiques punchy (assez 80’s niveau production; normal en 1987), les guitares musclées, les climats suffisamment lugubres. Une autre formation ‘soeur’ qui me vient à l’esprit serait Morticia mais en version moins hollywoodienne et en plus sombre, moins carton pâte parce que ‘The plague’ devient vite addictif. Une belle petite perle de vrai musique gothique perdue dans le flot noir des 80’s. Pour l’anecdote: un des batteurs de sessions jouera dans Nada Surf… Mouais…