Ça ne trainait pas à l’époque, quelques mois seulement après la sortie d’un premier disque, The Skids produisent leur second opus. Ce court laps de temps leur a permis de chasser les derniers relents punk pour affiner leur style, un rock post punk flamboyant et héroïque tiraillé entre new wave et une certaine noirceur glam goth; c’est flagrant dès le single ‘Animation’ avec sa batterie (changement de personnel derrière les fûts) au jeu tribal, ses choeurs, quelques touches synthétiques . Certes, ‘Charade’, ‘The Olympian’ conservent en leurs lignes quelques restes de The Clash version ‘je te toise du haut des Highlands’ mais ils deviennent des exceptions. Les Ecossais mettent peu à peu en place leur touche épique, leur propension à écrire des hymnes inspirés par leur terre et sa situation sociale (un ‘Home of the saved’ sonnant comme une mélodie big band filtrée au charbon de l’amertume et l’air iodé), c’est nettement plus groovy même si toujours bien grinçant, Adamson affine son jeu de ‘guitare cornemuse’ (‘A Day in Europa’) apportant cette coloration spéciale (qui éclatera à fond chez Big Country) tandis que la production générale s’inspire volontiers de OMD (version punk) ou Ultravox. Cette transition est plutôt bien négociée, les quelques apports du clavier se fondent dans l’électricité et le chant fait le liant, moins décadent mais toujours aussi affirmé (en témoigne entre autres la conclusion plus expérimentale avec bandes déformées, timbre prêchant, de ‘Peaceful times’). Malgré ses qualités évidentes, il manque pourtant définitivement quelque chose (comme dans tous les albums du groupe d’ailleurs) pour en faire un grand disque. Il n’en demeure pas moins que cette galette confirme avec un certain panache la lancée d’un combo qui, sans le savoir, à presque déjà grillé ses meilleures cartouches.