Unsane › Improvised Munitions & Demo

Unsane a toujours une bonne histoire à raconter. Tu connais celle de leur premier album jamais sorti pour cause de disparition du type censé le sortir sur Circuit Records ? Album dont le test pressing a ensuite été volé par les colocataires toxicos de Spencer ? New York avant la reprise en main gentrificatrice, c'était cela, ambiance Midnight Cowboy dans les clubs de noise rock. Néanmoins, les bonnes fées n'ont pas fait que dégueuler leur 8.6 dans le berceau du petit Chris Spencer, elles lui ont aussi confié le don de se relever de tout. Telle la grenouille changée en prince et la princesse sauvée par un plombier bondissant, le test pressing est retrouvé trente ans plus tard.

Ultime (?) offrande d'un groupe phœnix que l'on croit décédé chaque année, il convient tout de même de modérer son enthousiasme. La plupart des morceaux, on les connait déjà. Les quatre premiers avaient été réenregistrés sur le premier album et on trouve ici leur version d'origine. Elles sonnent "plus" mais peut-être pas "mieux" que sur l'album. Elle sont plus puissantes et définies, plus "steve-albinesque" dirais-je. Les trois suivantes étaient sorties en single et, si mes oreilles ne me trompent pas, My Right et Jungle Music sont rigoureusement identiques aux versions présentes sur la compilation de singles sortie en 1993. Je suis moins catégorique pour Concrete Jungle mais peu importe, rien de véritablement inédit jusque là. Pour clore l'affaire, Spencer a ajouté quatre titres tirés d'une démo de 1988. Certes, on y trouve déjà la patte Unsane, malgré un côté punk plus appuyé, en particulier sur Trial, mais je mentirais si je disais trouver les morceaux mémorables. Il n'est pas étonnant de ne jamais les avoir entendus ou enregistrés auparavant.

En somme, l'aboutissement d'une quête, une revanche sur la mouise, un symbole qui semble avoir fait beaucoup de bien à leurs auteurs et c'est déjà bien. J'aime Unsane d'amour et lorsque Chris Spencer est heureux, ma foi, cela me convient. Du point de vue musical, la musique est bonne, l'intérêt est limité. Reste l'histoire.