Vous êtes ici › Les groupes / artistesKKing's X › Three Sides of One

King's X › Three Sides of One

cd 1 • 12 titres • 46:49 min

  • 1Let It Rain
  • 2Flood Pt. 1
  • 3Nothing But The Truth
  • 4Give It Up
  • 5All God's Children
  • 6Take The Time
  • 7Festival
  • 8Swipe Up
  • 9Holidays
  • 10Watcher
  • 11She Called Me Home
  • 12Every Everywhere

informations

line up

Doug Pinnick (chant, basses, piano), Ty Tabor (guitares, chant), Jerry Gaskill (batterie, chant)

chronique

  • spiritual rock

Tantôt, un habitué un tantinet teubé indiqua que Texas manquait sur Guts... Sharleen m'est sympathique, mais je préfère parler du dernier album des texans King's X, sorti après un hiatus de quatorze printemps (!) Quel est son bouquet ? Petit brin de muguet ? D'abord : frustration, pour qui s'est un minium familiarisé avec eux... King's X sont tout de même ce groupe assez prodigieux, avec leur rock mêlant pop et metal, à la fois évident et complexe, choral, soulful, solaire - en fait inimitable - fort bien symbolisé par ce si beau titre d'album : "Gretchen goes to Nebraska". Les entendre sur ce disque de reformation et de remise en forme (vas-y tranquille, mon Gaskill !) honorable mais poussif, dès l'enchaînement bancal "Let it Rain"/"Flood part 1." (stoner bourrin entrecoupé de pop à violons), peut donc laisser circonspect. Mais qui suis-je donc pour juger ce Roi de retour, depuis ce clavier qui ne fait même pas de jolies notes, je vous le demande ? Y a plus de saisons, y a qu'des écrans, tout fout l'camp... Plus d'harmonies, que du chaos, des avis. Et j'me sens petit et pas très joli, en parlant ainsi de King's X à la place de Sheer-Khan. Alors je me dis que ces grands-papas ne déméritent pas, qu'ils ne sont pas dans une démarche cynique. Et qu'ils sonnent sincères, à défaut d'être toujours inspirés... On aspire à plus de sagesse et d'humilité quand on écoute King's X. C'est un des effets bénéfiques de leur musique.

Ces messieurs me semblent satisfaits de rejouer ensemble, et je suis heureux de les savoir en activité, même si leur disque m'a vraiment glissé dessus... Enfin, au début. Car après deux-trois écoutes, ce triangle équilatéral peu attirant m'a dévoilé au-delà de ses médianes tièdes, ses charmes diaphanes, printaniers, sa force mélodique sous les riffs parfois vraiment disgracieux de Tabor. Car il faut lire entre ses lignes de guitare rustres, et leur groove archi-raide et bourru (à la Tape Head parfois dans ce feeling "alignement de riffs façon brownies industriels bien compacts sur la plaque de cuisson") pour saisir ce qu'il y a de fin, comme s'il plaçait ces gros bouts de métal pour mettre en valeur les harmonies, par contraste ingénieux... C'est dans les sonorités cristallines que Ty se révèle, à travers elles aussi que King's X, encore, s'adresse à l'âme. "The truth will come and find you where you are". Et c'est selon moi dans la confection de douces ballades "daddy rock", sans prétention aucune, que nos vieux King's X sont le mieux dans leur pompes ("Take the Time" cajoleuse comme une ballade de Led Zep III ou un slow de Pink Floyd ou Dire Straits, élégante comme du Afghan Whigs sans cabotinage), plutôt que dans les tentatives se voulant plus énergiques - sinon sur la festive "Give it up", du ZZ Top Chili Peppers, et le speed-rock simplement irrésistible de la radieuse "Festival", qui fait vraiment du bien. Mais être pêchu et catchy n'est pas une fin en soi, et même si tient les accélérations, mieux vaut être en phase avec ses artères.

Oui, c'est bien dans le ronronnement beatlesien à tempo pataud, voire délicieusement plan-plan, que King's X semblent être le plus à l'aise désormais ("All God's Children", qui tape pile entre AIC et les Fab Four). Conseillé par cette chère prudence dont on devrait toujours faire preuve au sujet des King's X, j'y reviendrai à coup sûr, pour ma part (de tarte aux pommes maison)... Regardez juste cette petite "Holidays" : elle a l'air simple, et sûrement moins belle que celle de Polnareff ; mais elle vous dresse le pique-nique, subtilement psychédélique. Écoutez ce Doug Pinnick de soixante-douze ans, qui souvent semble faire le minimum syndical mais encore étonnamment frais, dont la soul allant à l'essentiel exprime à la fois candeur et maturité... Même la gâteuse "Nothing but the truth", qui me donnait envie de pester et siester, a fini par me dire de faire comme chez moi... En fait, Three Sides of One c'est un peu une vieille connaissance qu'on avait pas vue depuis des lustres, qui n'a peut-être plus beaucoup de choses à dire, mais un peu plus que "Alors quoi de neuf, ça va le boulot ? Et la famille ?" On s'assied et on refait le monde, en douceur, une fin d'après-midi comme on en a vu mille autres, les rayons du Soleil chatoyant à travers les stores du salon. Le monde tourne en rond, et on se dit que ce petit moment, ce rock de vétérans bienveillants, c'était ce qu'il nous fallait... Un retour en demi-teinte, ou en demi-pêche, selon votre attachement pour King's X. Mais un album plus riche qu'il n'y paraît, comme souvent avec ce très respectable groupe.

note       Publiée le lundi 22 mai 2023

dernières écoutes

    Connectez-vous pour signaler que vous écoutez "Three Sides of One" en ce moment.

    tags

    Connectez-vous pour ajouter un tag sur "Three Sides of One".

    notes

    Note moyenne        3 votes

    Connectez-vous ajouter une note sur "Three Sides of One".

    commentaires

    Connectez-vous pour ajouter un commentaire sur "Three Sides of One".

    Dun23 Envoyez un message privé àDun23

    Un bon King's X (pouvait il en être autrement?) mais finalement assez lambda dans leur discographie. Ça reste hautement recommandable.

    Note donnée au disque :