Quand on aime la musique (en créer ou en écouter), difficile de se limiter à un style même lorsqu’on aime ressentir un genre d’émotion précise; je comprends pleinement le besoin de fonder des projets parallèles pour y tester des formules diverses. Kasper Deichmann, je l’ai découvert dans le combo Hævner, plutôt post punk cru. Avec St-Digue, il oeuvre plutôt dans la dark wave… Normal, y a-t-il style plus en vogue actuellement ? Cela n’en rend le tri que plus nécessaire et le Hollandais ne propose rien de fondamentalement neuf sauf que la dark wave, il en explore toutes les facettes, de la pop cold wave (‘Belong here’) à une touche plus râpeuse aux portes de l’EBM (‘Doomsday’) sans oublier des ambiances nocturnes (‘New Day’) ou un léger flirt shoegaze (‘Everything hits at once’). On sent que le mec a de la bouteille, qu’il a fourbi ses instruments dans pas mal de choses différentes lui permettant ainsi d’aborder un genre couru avec des codes personnels. Sur le papier, ça semble partir dans tous les sens, entre les chansons rapides (on pense volontiers aux Français de Rendez-Vous), les autres ouvertement ‘dancefloor friendly’ et les moments plus calmes mais à l’écoute, ça demeure cohérent. Créatif également avec un chant suffisamment expressif, un travail sur les sons, un peu de guitare pour rajouter des glaçons dans la coupe Danemark, des coupes d'emeri dans la production au besoin. On verra pour la suite mais cette première K7 dégage une belle personnalité et on passe un moment riche à son écoute.