2022, rayon plastoc et pompeux. Prépare la bassine à côté du lit, et fais tes prières. Miouze, groupe envers qui je n'éprouve pas d'hostilité particulière - plutôt un sentiment de distance immunitaire - propose cette année-là un nouvel album (cette fois également dispo en NFT - serait-ce leur côté avant-gardiste ?), un énième patchwork-in-progress vendu comme blockbuster. Pour rappel, Trimalcion les a introduits dans nos pages en 2002, et si vous avez des plaintes vous pouvez les adresser par courriel à Nicko (!!!(!!!)@yahoo.com). Je n'fais que contribuer à compléter les discographies, yé souis innocent ! Et jamais ne serai coupable de "plaisir coupable", expression qui me déprime... M'enfin là, je dois dire que j'ai pris cher, avec ma curiosité de charo swipant sur Badoo. Halte au MacDo avec Miouze, commande à la borne (parce que les êtres humains c'est saaale) : cette connasse a encore cliqué sur tous les produits, sans penser au vomi ! Et pourtant j'en ai bouffé de la FM tous azimuts, croyez-moi. J'en ai tâté, de la zique de gagneuse. Mais là Miouze m'a rappelé à un peu d'humilité : eh non mon p'tit corbeaunhomme, vous n'avez pas la constitution requise pour encaisser toute pop de putaclic ! Ce cru 2022 est une nouvelle preuve si besoin, que Miouze n'a honte de rien pour faire son biz. "Prends-toi ma power-sympho-wave thermonucléaire dans l'fond de tes Guts et couine en chœur avec nous, GILF goulue de Darkness", semble bêler Bellamy, qui n'a aucun rapport avec Maupassant, non, je dirais à vue de nez frotté compulsivement qu'on est plus proche de l'univers d'un Beigbeder, persuadé de détenir un chef-d'œuvre à chaque fois qu'il se branle sur 300 pages. Miouze, les travaux manuels sous poudre ils aiment ça eux aussi, et leurs fantasmes de grandeur font toujours de l'ombre aux Airbus A380. Waaaarrrghl, ce premier titre... Quand on connaît T.Rex, le mélanger à du Marilyn Manson, ça risque de sonner androgêne... Mais quand on s'appelle Miouze on ose tout. Dans la série "se prendre pour Queen", nous appelons à la caisse centrale la petite "Liberation" : que sa maman vienne la chercher et quitte le centre commercial immédiatement. "Thank you we've had enough", chante Bellamy : en plus, ils se parlent à eux-mêmes, les sagouins ! "Won't stand down" masheupe nu-metal et gros prouts synthétiques... Toujours là, le bavoir tient le coup ? "You make me feel like it's Halloween" y va franco, plus débile que Ghost et Daft Punk dans le manoir de Disneyland... Fallait pas les gars, mais merci quand même. Vous êtes ultra-décomplexés et toujours carnavalesques, c'est déjà ça, jusqu'au solo sympho-metal... Mais j'ai quand même un peu trop l'impression de me faire agresser aux confettis et aux paillettes pendant tout le banquet, sans pouvoir respirer - sinon le temps de la plus... ahem... sobre "Verona", et son slow U2-synthwave. On est plus dans le nanar que le navet, ce qui pour ce groupe est une réussite. On se prend une hecto-tonne de mélodies bourrées de colorants et sonorités toutes plus artificielles les unes que les autres. Et puis la pochette à elle seule, exprime mieux qu'aucune autre leur mégalomanie confinant au grotesque pur. C'est c'que j'me dis alors que la cocottante "We are fucking fucked" (sérieux) achève cette énième parade érotomane... Allez : deux boules jaunes bien chimiques, pour rétribuer justement l'appétit insensé de ces inépuisables souillons aux yeux plus gros que leur musique, sorte de décharge à sons pop-rock-metal-electro, agglomérés en cette variété ultra-criarde se vautrant dans les sphères les plus dégénérées du Kali Yuga... Est-ce vraiment la volonté du peuple, messieurs, et pas seulement la vôtre ?