Vous êtes ici › Les groupes / artistes › E › Editors › EBM
Editors › EBM
informations
chronique
2022, v'là les clics. Et les claques. Interpol suffoquent dans le gris le plus fade, tandis que d'autres groupes post-revival-bidule se noient dans la couleur la plus criarde pour masquer leur manque d'inspiration. Editors, peu remarquables dans toute cette vague revival-mon cul sur la commode Ikea (malgré une audace certaine au rayon claviers et quelques pâtisseries putassières notoires comme "Papillon") ont toujours grosse faim de hits, de synthétiseurs sur la voie publique, et proposent en ce cru quantitatif un album au titre transparent, avec une pochette minimaliste savamment étudiée. Concernant la musique, je vous le donne en racine carrée d'un million : c'est de la grosse synthpop bien rentre-dedans. Rien de bien neuf pour Editors, qui ont encore chargé la mule rayon flonflon et néons. Volonté manifeste de soumettre avec classe et panache le dancefloor : chaque seconde empeste la pose ultra-80's, à un point d'absurdité presque fascinant ! Trve-revival ? Plastique totalitaire ! Coque moulée tape-à-l'œil, censée renfermer du gros matos fiable, qu'on soupèse dubitatif en se disant "hé mais y a rien là-dedans ?!" Ces années 80 revues en 2022 sonnent plus-années 80-tu meurs, et sonnent pourtant tellement "smartphone", que c'en est perturbant - si pas Perturbator. Même si ce "I can promise you that" sur l'entame a quelque chose d'assez magnétique, à la fois détaché et hanté... Alors qu'à peu près tout ensuite s'obstinera à dérouler les clichés comme du papier toilette (dans des chiottes chromées attention), plutôt qu'en les transcendant. Jusqu'à "Strange Intimacy", accrocheuse sans conditions, façon Simple Minds pour dancefloor. Entre ces deux, ça sera buffet à volonté, avec maximum de décongelé, à l'image de la turbo-laide "Karma Climb", évoquant un New Order réquisitionné pour une publicité saturée de surfaces laquées. Même quand un gimmick accrochera le string du tympan, comme sur la kawai "Picturesque", ce sera comme pour nous vendre un parfum ou une berline de luxe. Il devrait se passer quelque chose, au vu de la ruée-nuée assez hallucinante de sons putassiers et de refrains voulus hymnesques, mais tout ce too-much me laisse sur ma faim. Comme si cet excès d'artifices en tous sens s'auto-annulait. Abus de synthétiseurs clinquants et de mélodies qui vous grimpent dessus avant de donner le tarif / émoji douteur. Tant de groupes se sont vautrés dans cette veine nostalgico-racoleuse... Avec Editors nous goûtons la version "on est les Kubrick du secteur et en même temps des gros beaufs qui s'assument", alors que niveau séduction on est plus proche de Michel Blanc sur du Kajagoogoo. EBM échoue hélas à proposer une fabrique à tubes viable, puisque c'est bien son objectif clair et assumé. Et sonne plus vide que "Vibe". Il y a tous les panneaux de signalisation, il manque juste la route. J'ai bien peur qu'Editors n'aient pas assez potassé leurs a-ha (c'est le b.a.-ba) et qu'au fond ils n'aient pas compris grand chose à ces trois nobles caractères, les associant peut-être à la future pop (voire l'aggrotech) ou aux innombrables et interchangeables protagonistes de la "synthwave", qui ne sont pour la plupart pas des humains mais des applications. Verdict laxiste : une boule par lettre.
Dans le même esprit, Raven vous recommande...
dernières écoutes
Connectez-vous pour signaler que vous écoutez "EBM" en ce moment.
tags
- Chro qui tue (357)
- camion volé (5)
- pochette couleur G.O.D. (19)
- pochette cube (34)
- pochette orange (382)
Connectez-vous pour ajouter un tag sur "EBM".
notes
Note moyenne 4 votes
Connectez-vous ajouter une note sur "EBM".
commentaires
Connectez-vous pour ajouter un commentaire sur "EBM".