Götterdämmerung › Intensity zone

La musique underground et ses protagonistes, toute une histoire, qui trouve parfois son achèvement en rencontrant lesdits protagonistes dix ans après en bons bourgeois proprets focalisés sur le crédit de la nouvelle maison, le bulletin de vote plutôt à droite (modérée bien sûr) et les perspectives de carrière au sein de l’entreprise. D’autres par contre ne rendent jamais les armes et pour les fans, c’est quand même génial de réaliser que certaines de leurs formations fétiche totalisent des dizaines d’années de bons et loyaux et service. Trente-deux exactement pour Götterdämmerung, sans changer de style ni donner l’impression de se singer. Ce nouvel album envoie du bois, comme les autres, c’est comme ça. Deathrock personnel cultivé sur le terreau punk/goth originel avec des guitares incisives, un chant possédé, une basse bûcheronne, des mélodies imparables, avec même quelques tubes à la clef (‘Common existence’, ‘Revolving Doors’, ‘A menace in disguise’…). Les Hollandais ne sont pas du genre à ménager les effets et pourtant… Ils ont souvent tendance à démarrer comme des boulets de canon avant de lancer des riffs irrésistibles qui t’attrapent par le collet et te placent au centre du tourbillon dans lequel tu te fonds sans résister. Comme pour nous laisser méditer cette avalanche d’excellente musique, le combo conclut par une pièce presque instrumentale de dix minutes plus tranquille, ponctuée du fameux dialogue entre un malade expliquant sa condition (‘I’m not completely like other people’) qui n’a pourtant rien d’un remplissage avec sa rythmique hypnotique, ses lancinantes guitares… Qui éclate en quelque chose de plus saturé et émotionnel vers la fin. Tout est dans le titre en fin de compte, inutile de tergiverser des heures, ce groupe est grand, c’est ainsi.