Minuit Machine › 24

24ème album déjà pour Minuit Machine… Ah non, je rajuste mes bésicles, c’est le quatrième mais il s’intitule bien 24… Comme 24 heures… Celles que tu as, comme le susurre Amandine Stioui de manière presque menaçante en introduction. Pour faire quoi ? Danser ? Le disque s’y prêterait bien à condition de le jouer en boucle. Très épuré dans ses lignes, tout en étant travaillé dans les sonorités et les textures, il claque méchamment tant dans les rythmes que la froideur des sonorités, ravivant les démons d’une EBM à l’ancienne tout en conservant le chant émotionnel qui y injecte une dose de tristesse. D’une certaine manière, le duo se réinvente, laisse le beat mener la danse dans une atmosphère proche de ‘Saint Rave’, le décorum mystique en moins car l’architecture n’y a rien d’organique. L’équilibre n’est pas évident à tisser entre une musique de plus en plus déshumanisée et une voix évocatrice mais le groupe y parvient, conserve de surcroît sa patte à lui. Malgré toutes ces qualités, le disque ne soulève pas complètement l’enthousiasme ; il est certes bon mais malgré les efforts de renouvellement, la finesse du doigté dans le travail sonore, c’est comme si on commençait à trop connaître les ficelles utilisées, notamment le truc du titre final funèbre et bouleversant en outro (ce qui ne lui enlève en rien sa fulgurante beauté), les intonations d’Amandine (superbes, hein, ça ne change rien). Rien de très sérieux ni quoi que l’on puisse qualifier de lassitude, juste une légère étincelle en moins. Légère. 24. Comme 24 heures. Minuit ?