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Eric Dolphy › Last Recordings
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Enregistré au "Chat qui pêche", Paris, 11 juin 1964.
Toutes les compositions sont de Dolphy (sauf Naima, bien entendu). Ode to CP et Naima sont disponibles sur diverses éditions et certains bootlegs regroupent l'ensemble du concert, voire l'assemblent à celui donné à Hilversum aux Pays-Bas le 2 juin 1964.
line up
Donald Byrd (trompette), Eric Dolphy (saxophone alto, clarinette basse, flûte traversière), Nathan Davis (saxophone tenor), Jack Diéval (piano), Jacques Hess (basse), Franco Monzecci (batterie), Jacky Bambou (congas [2,3]).
chronique
- jazz dolphyesque
Paris, 11 juin 1964, derniers feux pour Dolphy. Dans l’anarchique édition des enregistrements jazz, il faudra faire preuve d’ingéniosité pour reconstituer cet ultime concert mais le principal tient dans l’ouverture, Springtime. Long fleuve inquiet, frottement organique de l’archer sur les cordes, requiem pour trompette, saxo et clarinette, basse, forcément. Amarres larguées, on souque au rythme de la ligne de basse qu’il serait criminel de ne pas sampler un jour. Voyage au bout de l’enfer, on attend la flèche au curare, le tigre à l’affut. Des poumons de Dolphy, c’est pourtant une bête blessée que l’on entend. Les esclaves de Kurtz l’entourent pour la dévorer. Springtime, jamais un titre n’a porté plus mal son nom puisqu’il est un des sommets du jazz sombre et stupéfiant. La suite nous tire de ce cauchemar semi-éveillé, comme une chute à l’orée du sommeil. Il est hautement recommandé de se procurer une des versions complètes de ce concert permettant de replonger en fin de disque dans l’"Ode to Charlie Parker", torpeur cotonneuse portée par la flûte mélancolique de Dolphy, l’homme à-tout-jouer. Il connaît aussi très bien "Naima", formulée dans une version à congas légèrement latine, titre dont on ne pourra jamais se lasser. Naima, c’est l’hymne à faire entendre aux extra-terrestres, juste pour voir s’ils ont bon goût. Fosse des Mariannes musicologique, le jazz et ses concerts nourriront nos vies jusqu’au trépas. Dolphy, Marco Polo multi-instrumentiste, qui aime passer les caps contre le vent et s'affranchir des courants les plus confortables, rasant les récifs, nous extirpe de la mangrove pour nous porter quelque part où elle existerait, la liberté.
note Publiée le samedi 1 avril 2023
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- Coltranophile › Envoyez un message privé àColtranophile
Encore un que je n'ai pas ressorti depuis bien longtemps. Dans me souvenirs, il y a des moments de grâce et des moments où ça coince un peu, notamment au niveau de la section rythmique qui a parfois du mal (toutes proportions gardées) à suivre les acrobaties obliques du père Dolphy, Byrd et un jeune Nathan Davis n'étant pas en reste. Mais l'urgence est là. Il faut que je le réécoute ainsi que le Last Date avec Bennink et Mengelberg que je trouvais plus cohérent mais plus austère. Et concernant Donald Byrd, ce dernier est effectivement injustement oublié sauf pour certains funkeries (parfois réjouissantes et parfois bien kitsch aussi). Il a eu le flair de lancer Hancock (pour faire simple). Free Form, en effet, vaut le détour.
Message édité le 16-04-2023 à 12:25 par Coltranophile
- Note donnée au disque :
- gregdu62 › Envoyez un message privé àgregdu62
Depuis le temps que je l'avais en ligne de mire... très bon opus et en effet "Springtime" est un grand moment. Curiosité éveillée pour les morceaux suplémentaires. Il y a Donald Byrd, j'aime beaucoup plusieurs opus de sa disco des années 50-60 qui passent régulièrement chez moi ("Fuego" avec McLean, "Chant", "A new perspective" (!!) ou encore "Free form" par exemple)
Message édité le 13-04-2023 à 22:20 par gregdu62
- Note donnée au disque :