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The Black Angels › Wilderness of Mirrors
- 2022 • Partisan Records PTKF3021-2 • 1 CD digipack
cd 1 • 15 titres • 57:58 min
- 1Without A Trace
- 2History Of The Future
- 3Empires Falling
- 4El Jardín
- 5La Pared (Govt. Wall Blues)
- 6Firefly
- 7Make It Known
- 8The River
- 9Wilderness Of Mirrors
- 10Here & Now
- 11100 Flowers Of Paracusia
- 12A Walk On The Outside
- 13Vermillion Eyes
- 14Icon
- 15Suffocation
informations
L'illusion d'optique de la pochette renferme une partie du titre.
line up
Alex Maas (chant, basse, orgue, mellotron), Jack Garcia (guitare, basse, voix, mellotron), Stephanie Bailey (batterie, percussions), Christian Bland (guitare, mellotron, basse, voix), Ramiro Verdooren (guitare, basse, orgue, piano électrique, mellotron, voix)
chronique
Rien de nouveau sous le soleil du Texas... Les Anges Noirs jouent toujours la même chanson. Soignent toujours leur arrivée. Ici, avec des échos d'apaches cosmiques : "Without a trace" n'en laissera peut-être pas une bien profonde dans les méninges, mais on crachera pas dessus. Le tube de poche avant de chemise "Empires Falling" non plus. Les Black Angels font toujours dans l'efficacité vintage, comme le papier tue-mouches chez mes grands-parents. Ils peuvent vous décalaminer des pétrolettes bonnes pour la casse, depuis leur ranch familial, avec leur passéisme aussi impeccablement motorisé que celui des White Stripes... Des artisans limités, mais discrètement habités par une vision, restreinte mais réelle, allant plus loin que l'esthétique rétro, leur amour pour ces sons à l'origine brouillons qu'ils jouent nets jusqu'aux bavures, comme ces ronronnements électriques plus satisfaisants que des gaufrettes. Ou ces rythmiques imparables, participant à cette sensation d'hyper-fluidité poussiéreuse qu'on a systématiquement à leur écoute. Le son, spacieux, dessine des hangars à avions autour de moi. Toutes les tounes s'enchaînent à la queue leu-leu dans la traditionnelle réverb au fil du chant androgyno-spectral d'Alex Maas... Jusqu'à ce que de Wilderness of Mirrors, petit à petit, émanent des chansons plus... Tristes, je ne vois pas d'autre mot. C'est vrai, je ressens davantage cette tristesse dans leur musique, depuis le précédent. La seconde moitié, supérieure (cela m'a pris plusieurs tours de platine pour le réaliser), distille cet ensorcellement soft typiquement Black Angels. Quelque chose d'une hantise se met en place au fil des champs d'échos, de morceaux parfois juste sympas-mais-superflus, parfois solennels, et collants comme des ombres (les funéraires "The River" et "Here & Now", le titre épo plus fluide qu'un serpent gominé, "100 Flowers of Paracusia" évoquant les surf-rocks romantiques d'And also the Trees, "A Walk On The Outside", petite-fille de "Tomorrow Never Knows", ou la belle "Vermillion Eyes" avec son final magique). Une ambiance où la teinte de leur crépuscule texan a rarement semblé aussi orangée, au travers de slows étant un peu plus que d'énièmes ritournelles americana destinées à finir dans des séries de cow-boys modernes, mine de rien. Un spleen léger mais ample comme un cache-poussière, jusqu'au final "Suffocation", avec sa ritournelle minimale tranquillement obsédante, un peu comme du Seventeen Seconds joué en plein désert. Si on y repense, cette vibration gothique était là depuis leurs débuts et la lugubre "Young men dead", c'est vrai... Mais elle me semble avoir trouvé sur Death Song et cet album-ci sa pleine patine. Wilderness of Mirrors est vraiment l'album de ce groupe ultra-rodé, à force de faire à chaque fois le même disque de psyché-variété, mais qui a des choses à murmurer sous ses airs de cliché calibré. Une musique de fétichistes des sons passés traversée par de vieilles angoisses bien actuelles, et bien états-uniennes. Un groupe de rock simple et fiable, qui a tranquillement transcendé sa condition de petit copycat pour tracer son chemin tranquille, modeste comme la lueur d'une veilleuse ou d'un feu follet. Les Anges Noirs jouent toujours la même chanson... Rien de nouveau sous le soleil du Texas. Quelques pierres de plus, peut-être.
note Publiée le samedi 29 avril 2023
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