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Clipping. › CLPPNG

  • 2014 • Sub Pop SP1071 • 2 LP 33 tours

lp/cd • 14 titres • 55:37 min

  • 1Intro1:05
  • 2Body & blood4:28
  • 3Work Work3:43
  • 4Summertime4:02
  • 5Taking Off4:47
  • 6Tonight4:34
  • 7Dream5:27
  • 8Get Up2:56
  • 9Or Die4:06
  • 10Inside Out3:35
  • 11Story 22:12
  • 12Dominoes5:58
  • 13Ends4:20
  • 14Williams Mix4:18

extraits audio

informations

Mixé par Steven Kaplan. Produit par Clipping.

line up

Daveed Diggs, William Hutson, Jonathan Snipes

Musiciens additionnels : Gangsta Boo (rap sur Tonight), Cocc Pistol Cree (rap sur Work Work), Baseck (Derrick « Baseck » Estrada) (scratch sur Summertime), King T (rap sur Summertime), Casey Anderson (saxophone alto sur Taking Off), Cristian Becovitz (voix sur Tonight), Christopher Fleeger (field recording sur Dream, sons sur William Mix), Mariel Jacoda (voix sur Get Up), Nico Cary (chuchottement sur Get Up), Guce (voix sur Or Die), Frank Chiaro (voix sur Inside Out), Bear McCreary (accord final sur Story 2), Bobbi Page (voix et direction sur Dominoes), Claira Titman (voix sur Dominoes), Emily Mae Titman (voix sur Dominoes), Karissa Lee (voix sur Dominoes), Micah Lee (voix sur Dominoes), Shane Lee (voix sur Dominoes), Brian Kinsman (jouet et effet sur Ends), Elizabeth Hayhurst (voix sur Ends), Tom Erbe (perfomer sur William Mix)

chronique

Clipping continuent de sampler, piller, reconfigurer, hacker le rap, la « culture » – pop ou pas plutôt que les rappeurs, les musiciens, les artistes. Le programme continue de tourner. Les deux hipsters à barbes derrière le MC à tignasse, balancent cette fois-ci moins constamment des murs de noise harsh, de fréquences en chaos plus ou moins maîtrisé, calqué sur les crêtes des formes d'ondes, des oscillations. Tout le groupe ruse, louvoie. Ils nous refont le coup de l'intro qui troue le tympan – une seule stridence comme un larsen sans fin cette fois – avec par dessus le rappeur qui « kick » en mode « respirer c'est tricher ». Puis enchaînent sur un Body and Blood tout en beats métallurgiques – avec clip au diapason, muscles et lames exhibés, plaisir dans la douleur (infligée ou donnée) qui déboule sur le plaisir dans... Bien pire. Mais ensuite...

… Ensuite les types font mine de retourner à quelque chose de plus « normal », davantage « dans les codes ». Seulement tout reste bizarre. Tout est encore nimbé d'une atmosphère comme trafiquée, d'un filet invisible sous quoi ils trient chaque élément, chaque particule, les redistribuent dans un ordre spécial, d'ordre conceptuel autant que physique. Même, ils poussent le vice jusqu'à multiplier les guests – un par piste au moins à partir de Summertime. Mais... Même ceux-là sont étranges, sonnent comme d'ailleurs même quand c'est familier – Cocc Pistol Cree nous fait croire l'espace un instant (craindre ? Espérer ?) qu'un featuring de Nicky Minaj chez ces types là n'aurait rien d'incongru, sur Work Work. Mais non. C'en est une autre. Ce ne sont pas eux. C'est un autre circuit. Un autre univers, pas tout à fait parallèle, de guingois d'un micromètre (ce qui fait penser qu'au bout d'un lointain horizon, la rencontre pourrait se faire, le contact, le mélange de ces deux Los Angeles – « la vraie » et celle où se plante et déroule, s'écoule et plante leur narration... Mais existe-t-il seulement une « vraie Los Angles... » ?). Le morceau va même jusqu'à finir sur une espèce de synthé g-funk – mais contrefait, trop simple pour sonner honnête. Puis ce clip, là encore... Qui se continue plus loin en images comme l'album se poursuit, après la pause – Lazare Diggs se relevant et partant déambuler sans se rendre compte qu'une partie de lui manque, dans le clip d'Inside Out.

Continuité , ruptures, changements d'ambiance le temps d'un clic. Bullshit gangsta. Rêves ensoleillés. (Motherfuckers still diiie/In the summertime/It happens all the tiiimes in the summertime...). Refrain pur sucre avarié sur Tonight – comme une réminiscence de Bullshit, sur Midcity (mais cette fois c'est Gangsta Boo qui traîne au bar, et l'instru est toute de cliccliclics et glitches subtilement mixés, qui nous trompent, nous font percevoir la chose comme « un beat normal »). Rien n'est normal. Toute la musique est de cet acabit, à vrai dire – électronique hachée, hoquets de transducteurs (on dirait bien qu'ils essayent de nous faire prendre ça pour de la trap... MAIS NON... Ou alors en est-ce, leur propre définition se substituant à toute autre, toutes celles-là se valant bien ?). Chutes de tôles rebondies, répercutées. Ambiant rampante, voix grave dans la nuit trop chaude, suante, suffocante... Cuts, montages, dérivations – générées directement depuis les machines à produire du signal, sans besoin de charcuter un « réel » pré-existant. Ou alors c'est caché – ceci camouflé en ça. It's the last song of the night. Don't forget to tip the bartender...

Et la fin, cette fois ? Sur la démo d'avant j'ai toujours cru entendre un remix, une « revisite », un démembrement de Steve Reich (It's Gonna Rain transformé en Get Money. GETMONEYGETMONEYGETMONEYGETMONEYGETM...). Ici ça ne fait pas de doute : c'est John Cage, qu'il reprennent, le titre donné. Autre aléatoire ? Remise au « sample » près d'un version historique, enregistrée ?). Glitch, encore. L'avant-garde est dans la rue, à l'arrière du fourgon, prêt pour la fourgue dans les ruelles qui font des dents de peignes aux tracés des artères, sur les cartes. Rien n'est supérieur – dessus/dessous – parce que l'histoire est cassée, en perpétuelle reconfiguration. Il faut embrasser ça, c'est le seul moyen de se tirer de ce guêpier.

Toujours le même tour, alors ? Voire. Ceci n'était pas une démo. Et le disque suivant se pratiquera en scaphandre.

note       Publiée le mardi 21 mars 2023

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    Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
    avatar

    En parlant d'eux tiens, le mec de mathémusique (chaîne youTube au titre explicite je dirais) a fait une vidéo sur Story 2. Marrant comme ça peut s'écouter sans soupçonner du tout comment c'est foutu, même si on entend de toute façon bien qu'il y a un truc bizarre derrière. (Disons que quand le même mec cause de Meshuggah, on est un peu moins surpris à priori - ce qui est un peu con d'ailleurs, vu qu'on le sait bien, que la complexité, la construction, n'existe pas seulement dans les musiques "où c'est marqué dessus").

    Message édité le 23-05-2023 à 11:13 par dioneo

    Note donnée au disque :       
    Damodafoca Envoyez un message privé àDamodafoca

    Premier album plutôt réussi, même si l'auto tune me sort un peu du disque (c'est con, mais c'est comme ça). Quand c'est sorti, y avait un lien presque logique avec Shabazz Palaces, même si rien à voir, mais le côté "hip hop sur sub pop" a joué. Quoiqu'ils finiront pas avoir une collaboration.