Mazette ! Voilà 16 ans que je n’ai plus chroniqué d’Ataraxia ! Ni rancoeur ni rancune, juste un moment où j’ai décidé de ne plus suivre les Italiens dans leurs expressions artistiques. Mais comme il arrive que l’on recroise des vieux potes d’école avec qui nos chemins ont divergé, ainsi suis-je retombé nez-à-nez avec le groupe au détour de l’avenue Bandcamp. Comme toujours lors de telles retrouvailles, on évoque le passé et là on remonte carrément aux racines puisqu’il s’agit de la première K7, rééditée, remasterisée et enrichie par le label Infinite Fog (ils me font de plus en plus les yeux doux ceux-là). Que de souvenirs, quelques chansons ne m’étaient pas inconnues puisque figurant sur des compilations acquises au début des 90’s; croyez-le ou non, retrouver le timbre si spécial de Francesca Nicoli m’a fait battre le coeur comme au premier jour lors de l’écoute de ‘Ad Perpetuam Rei Memoriam’. Il faut dire que ces débuts voient les Transalpins s’extraire du terreau gothique dont ils sont issus pour mettre en place le style qui sera le leur avec influences médiévales, rituelles et autres. C’est notamment le cas de ‘Anno Domini MDLVI’ avec sa boîte rituelle, roulante, sur laquelle s’égrènent de délicats accords aux accents médiévaux enrichis de flutiau mais j’adore aussi les compositions plus ouvertement goth rock telles que ‘In Articulo Mortis’, ‘Hommage funèbre’, ‘Kastamonu’ ou ‘Ozymandias’ avec orchestrations traditionnelle (basse/guitare/batterie) nettement plus sombres. Le chant de Francesca (certains détestent, moi j’aime beaucoup sa présence affirmée) y résonne plus possédé et sorcière que jamais. Ces atmosphères de sabbat ne sont pas sans évoquer Siouxsie and the Banshees (flagrant pour ‘Ozymandias’, ‘Nocturnal Euthanasia’ et d’autres) ou Dead Souls Rising à leurs débuts. Quelque chose pourtant dans certaines orchestrations, la pose du chant, laisse déjà préciser la mue de style assez tranchée à peine un ans après. Cette réédition est additionnée de trois titres encore plus anciens réenregistés entre 2016 et 2017. Un vrai plaisir. Qui m’a fait me replonger avec joie dans les albums de ma collection. Une vraie cure de jouvence tant pour eux que pour moi.